PARIS (AFP) - José Bové et une quinzaine de militants vont s'installer dans le "ministère de la crise du logement", rue de la Banque (2ème arrondissement) à Paris, pour leur grève de la faim en faveur d'un moratoire français sur les OGM, a annoncé jeudi le leader altermondialiste.
"Le quartier général sera rue de la Banque dans le bâtiment de la crise du logement", a indiqué José Bové, lors d'une conférence de presse au pied de la tour Eiffel.
Le bâtiment de la rue de la Banque, face à l'ex-bourse de Paris, est occupé depuis des mois par l'association Droit au logement (Dal), qui a mené une longue action couronnée de succès en décembre en faveur du relogement de familles.
La grève de la faim de José Bové et ses camarades vise à obtenir l'activation par la France de la clause de sauvegarde sur le maïs OGM, qui permet à un pays européen d'interdire un organisme génétiquement modifié autorisé au plan communautaire. "Ceux qui luttent pour le droit au logement nous accueillent, c'est le même combat pour la vie et la dignité", a expliqué M. Bové.
Parallèlement, une caravane est installée au pied du ministère de l'Ecologie avenue de Ségur, tel un "piquet de vigilance pour symboliser l'action engagée aujourd'hui", selon lui. "Cette caravane est destinée à rappeler aux gens du ministère que 15 personnes sont en grève de la faim pour que le gouvernement tienne ses engagements", a souligné M. Bové.
Le leader altermondialiste avait assuré peu avant sur France Inter avoir "arrêté de s'alimenter" mercredi soir. Il a précisé à l'AFP avoir déjà mené "quatre ou cinq grèves de la faim" dnt la première en 1973, en soutien à la lutte des paysans du Larzac contre l'extension du camp militaire.
La question du moratoire des cultures OGM agite écologistes et agriculteurs depuis le Grenelle de l'environnement en octobre dernier. A l'issue du Grenelle, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo avait indiqué le 31 octobre devant l'Assemblée nationale que la France appliquerait la "clause de sauvegarde" auprès de Bruxelles.
Le gouvernement a finalement décidé un gel a minima des cultures OGM jusqu'au 9 février prochain, le temps d'adopter une nouvelle loi sur le sujet.