Voilà, demain, ce sont les grandes manoeuvres pour alleger l'emploi du temps de Fiston.
Un emploi du temps peu adapté au handicap,et pour une classe d'Unité Pédagogique d'Intégration.
Ce qui me désole est cette forme d'hypocrisie que l'on nous sert en permanence.
"Mais Madame, nous faisons de notre mieux.
Bien sûr, je n'en doute pas mais..."
J'ai sous les yeux l'emploi du temps donné au cours de la visite du lycée l'an passé d'une classe de seconde.
Or l'emploi du temps de cette classe me paraît plus censé que celui de Max, cette année.
L'objectif de cet établissement d'élite est cent pour cent de réussite.
Et l'on souhaite intégrer des handicapés juste pour l'image de marque "humanitaire"?
Pour faire semblant de montrer que l'on tien compte de nos enfants ?
Ou bien dans un réel souci de leur permettre de suivre une scolarité dans un milieu ordinaire ?
Mais en ce cas pourquoi n'adapte t-on réellement pas les horaires, comme nous avons pu constater que cela était possible ?
Pour quoi n'est-il pas tenu compte de la fatigue liée au transport, des absences trop nombreuses, et surtout..
Surtout l'essentiel est que lorsque l'on souhaite la véritable intégration, on ne s'arrête pas à la fin de la seconde pour la classe d'U.P.I.
On la met en place pour toute la scolarité du collège au lycée , donc jusqu'au bac.
Du coup, les élèves de l'année passée ont du, encore une fois émigrer vers d'autres structures pour la première et terminale.
Comme je le disais là, les élèves en situation de handicap ont tout juste le droit de faire ce qu'on leur demande et voire même plus.
Sinon, exit les "cent pour cent" de réussite au bac...
On vous fait l'honneur de vous "intégrer" alors vous faites le reste et ne nous gâchez pas notre paysage.
Et le personnel qui s'occupe de l'intégration n'est pas le plus tendre, loin s'en faut.
Il faut le prouver que vous pouvez vous intégrer, que vous le voulez parce que "NOUS le valons bien!" après tout ce que nous faisons pour vous !
Vous êtes responsables de l'image du handicapé autour de vous.
(Photo prise là.)
Et si nous laissions à ces jeunes la responsabilité de leur propre vie ?
Cela me paraît suffisant, il me semble.
Ils ont déjà fort à faire avec eux-même et leurs propres doutes, leurs envies et les frustrations inévitables qui peuvent en découler.
Et ce qui me désole est que certaines personnes en situation de handicap en jouent.
Celles qui réussissent comme ces athlètes des jeux paralympiques.
Qui veulent donner une image du handicapé "normale" ce que je comprends et approuve.
Les victimes d'accidents, ou avec des handicaps "légers", des handicaps "stabililisés" pouvant développer leurs forces ailleurs dans leur corps, ont une image d'eux comme pouvant aller plus loin.
Toutefois, il y a handicap et handicap.
Alors ceux qui sont atteints de maladies invalidantes, évolutives, de handicaps très lourds, ceux-là, seront victimes de la vision des valides qui ne verront pas la personne dans son intégrité mais "le handicap" comme pouvant être gommé.
Tu n'as rien, c'est dans la tête.
Ce discours, je l'entends en filigrane partout, y compris chez les professionnels du handicap.
Comme le disait Spinoza:
"Ne pas railler, ne pas maudire, ne pas juger mais comprendre."
C'est ce que cette société sois-disant évoluée qui est la notre devrait mettre en oeuvre pour tout être humain quel qu'il soit.
Cela nous regarde tous.