A la demande de l'un de mes amis internaute, à qui je laisse le soin de se manifester si cela lui convient,
j'ai fait un retour dans mes souvenirs de jeunesse.
Souvenirs de voyages.
Mon mari de fortune, avec lequel je ne partageais que les voyages, les sorties en boite, le café du matin avec son compagnon Anglais, et quelques loufoqueries effrontées, et moi, revenions d'un voyage à Paris.
C'était après le Nouvel An que j'avais passé dans ma famille pendant que Monsieur mon drôle de mari s'offrait son voyage de noces avec son amoureux.
Il faisait froid et il neigeait mais notre vaillante Deudeuche rouge avançait sans se poser de questions aussi vite que lui permettait sa mythique puissance.
Arrivé vers le nord de l'Allemagne, la route devenait de plus en plus difficile.
La visibilité était quasiment nulle.
Certains revenaient sur leurs pas, s'épuisaient, s'effrayaient..
Et Jan d'origine norvégienne, fou de conduite et un peu casse-cou, habitué aux situations un peu particulières, je m'en suis rendue compte plus d'une fois, a décidé de prendre la tête d'une caravane formée de tous les automobilistes rencontrés.
Un en tête un en queue chargé de faire la voiture balai.
Sur le chemin, nous croisons un couple d'Américains, perdus, peu habitués à ces routes enneigées.
Ils reprennent la route derrière nous.
Notre objectifs, atteindre le ferry entre le nord de l'Allemagne et le Danemark.
Les traversées étaient suspendues pour cause de mauvais temps.
Et Jan, décidément très débrouillard, s'est arrangé pour que les allemands nous hébergent le temps que nous étions bloqués.
C'est à ce moment-là qu'à commencé notre aventure Américaine.
Le couple, heureux que nous les ayons aidés nous ont envoyé une invitation à San Francisco.
Oakland pour être précis.
Et donc dès notre arrivée, nous avons sillonné le Castro.
Le lieu réputé gay de la ville.
Nous y avons passé du temps.
Nous avons manifesté pour la libération des gays.
Je me souviens que l'une de ces manifestation à failli tourner à l'horreur pour nous.
Nous étions en ballade, et sans nous en rendre compte, nous étions arrivé au coeur de l'affrontement imminent entre les policiers et les manifestants.
Nous avançions sans comprendre pourquoi tout d'un coup, il n'y avais plus personne à côté de nous.
Sur notre nuage, nous n'avions pas compris que la charge était sur le point d'avoir lieu.
Tout d'un coup nous nous trouvons face à un mur de boucliers...Seuls en tête.
Le gag.
Et j'entends quelqu'un hurler "Take care, hurry up!" et Jan me dire "run as fast as you can!" ou quelque chose comme ça.
(Fais attention, dépêche-toi.. cours aussi vite que tu le peux!)
Jamais de ma vie, jamais , je n'ai couru aussi vite!
Je crois que ce jour-là, j'ai miraculeusement échappé aux bombes lacrymogène qui volaient partout autour de nous.
La guerre.
Et ce mur de bouclier, que c'était impressionnant !
A l'époque je ne savais pas que l'un d'entre eux avait perdu la vie peu de temps avant que nous arrivions sur cette planète...
Cette communauté est toujours active et déterminée à lutter pour faire admettre son droit à la différence et à la vie de citoyens à part entière.