Je n’en ai jamais parlé avec Christie qui a beaucoup voyagé. S’il y a bien une phrase que je n’aime pas entendre, c’est « je ne vivrai pas ici » quand elle vise une vaste zone géographique. Je peux comprendre qu’on n’ait pas envie d’habiter dans une rue, un quartier, une ville, mais au-delà, peu importe. Pourquoi ? Parce que les hommes comptent plus que les lieux. J’ai vécu dans 3 lieux principaux et à chaque fois, ce sont les gens qui me donnaient envie de rester.
Depuis 6 ans que je suis en région toulousaine, un ami vivait dans la région. Il s’en va à Paris pour de multiples opportunités. J’en suis ravi pour lui mais à mon grand étonnement, je suis comme une blondasse de Secret Story à chialer pour le départ de quelqu’un et ça dure plus que 5 minutes. Ce départ m’affecte comme jamais un déménagement d’autrui ne m’avait affecté. Ca relève de la psychothérapie mais même si je ne le voyais pas forcément trop souvent, il était un point fixe pour moi. Cet homme a toujours été là, nous avions des discussions excellentes. J’apprécie beaucoup ses qualités. D’ailleurs ni lui ni moi n’avons dit que cela ne changerait rien, trop conscient que plus rien ne sera jamais comme avant.
Je préférerai toujours les hommes aux murs et même aux animaux au passage. Alors tous ces combats à la con pour empêcher une ville de s’agrandir, un quartier de se créer, une maison de s’étendre, relèvent en général plus d’une sécheresse de cœur, d’un égoïsme NIMBY que d’une réelle ouverture aux autres.
Vous aurez beau embellir Toulouse, mettre des pistes cyclables et suivre le programme des BoBos en mettant la campagne à la ville, Toulouse n’aura plus jamais la même saveur pour moi. Les limites de la politique pour rendre les gens heureux. Adieu les soirées belotes. Adieu les dîners impromptus. Adieu les sorties culturelles ou beaucoup moins. Adieu la main tendue.
La plupart des gens à Paris ne le remarqueront pas parce qu’il ne sera pas le genre à pouvoir dire qu’il gagne 6000 euros bruts par mois. Ils vont ignorer qu’un homme exceptionnel sera dans ces grands murs, en tout cas pour moi, il l’est.
Ben, ex LCDM