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06 janvier 2008

Une période un peu tranquille sur le plan médical mais difficile sur le plan scolaire.

Enfin , nous avons fini par trouver une kiné sympathique , qui suit Max très consciencieusement sur le plan orthopédique.

Le cabinet de rééducation précoce de l'enfant à Perpignan. excellente adresse.
Max peut enfin poser ses talons au sol..
Même s'il continue de poser la pointe en avant , la démarche s'améliore considérablement , d'autant que comme chacun sait, une rééducation dans laquelle s'implique l'enfant est plus efficace que tout traitement imposé ,surtout s'il est douloureux.
Sa kiné me le dit :<>

Max sait très bien que c'est l' ouverture à une certaine autonomie de marche et se laisse faire avec tranquillité. C'est tout juste si de temps en temps , il marque un peu de réticence à aller jusqu'au cabinet, surtout les jours de grosses fatigues.

Et puis , il s'est mis en tête de faire la déco du cabinet avec ses dessins.. Max a en effet , en très bon coup de crayon . Il est très doué.
Comme c'est l'époque des "POKEMONS", il collectionne les cartes pour les reproduire en dessins. Et les dessines tour à tour .
Aller chez la kiné est devenu un plaisir.

Et que cela fasse réfléchir les professionnels du soin , chacun dans sa branche :

Les enfants savent très bien où se situe leur intérêt.


Sa kiné nous oriente pour pour qu'on lui fasse faire des semelles orthopédiques , ce qui améliore encore la marche, la rendant plus confortable et équilibrée.

Cependant le point le plus délicat reste l'école.

Dans cette maternelle de quartier où le parent est "invité" à s'investir, on se permet de me dire que je couve trop mon fils.Une petite phrase insidieuse du style :

<" Moi aussi j'ai pris mon fils pour la huitième merveille du monde !">

Simplement parce qu'au cours d'une sortie où j'accompagnais les enfants , j'ai pris Max dans les bras .

Nous avions beaucoup de chemin à parcourir à pieds pour aller visiter un lieu d'histoire, Il me semble .
j'ai oublié l'endroit mais pas les circonstances.
Max avait déjà beaucoup marché dans la matinée et en ce début d'après-midi , il n'en pouvait plus.
Son visage était tout gris de fatigue et ses jambes douloureuses.
J'ai eu l'impression d'avoir commis un crime de" lèse- majesté" et je faisais figure de parent laxiste.

Tous les enfants marchaient sauf mon fils .
Je donnais le mauvais exemple.

Je n'accablerai pas d'avantage ces personnes car je sais aujourd'hui que l'une d'entre elle a perdu son fils dans des circonstances très tragiques.

Mais il m'importe de signaler ceci:
Les personnes qui connaissent le mieux leurs enfants sont souvent les mamans dont met parfois trop vite la parole en doute.

Nous nous sommes confrontées, également, sur le plan intellectuel et pédagogique.. Max a toujours été demandeur d'informations, demandeur de culture, demandeur de quelque chose de consistant à se mettre dans les méninges et donc, à la maison , nous avions des discutions sur des livres , des films, des situations :par exemple , nous étions allés voir le "Göne du Chaaba" , le film tiré du Roman de Azouz Beggag.
Il avait suivi ce film avec beaucoup d'attention , retenant que pour réussir , il vaut mieux être cultivé.
Max a toujours prêtait attention aux autres , à leurs expériences. Je lui proposais donc des activités "intellectuelles"..

Une inscription en cours de judo avait tourné court.
Très petit pour sa taille, et trop souvent en perte d'équilibre , le sport se révèlait être plutôt une source de perte de confiance en soi.
Max pleurait en allant aux cours de judo car " il était toujours à terre", "le perdant de service que tous les enfants voulaient affronter, parce que cible facile" .
Le sport est bon pour l'équilibre mental , oui mais tout dépend pour qui .
Il faut bien réfléchir à ce que l'on demandent aux enfants.
L'esprit de compétition peut s'avérer destructeur s'il n'est pas dans son domaine .
Chaque enfant devrait être valorisé dans ce qu'il réussi le mieux.

Max n'est pas physique .
Il le revendique !!! Et c'est son droit le plus strict.

Mais voilà , à l'école, mon fiston n'était <même pas capable de marcher sur la poutre à dix centimètre du sol !>
Il fallait lui tenir la main.
Et dans la cour , il ne tenait pas debout.

C'était très impressionnant de le voir courir et s'écrouler sans savoir pourquoi en plein milieu d'une course.

Vexant aussi pour mon petit bonhomme.
Il se relevait , furieux , insultait une pierre imaginaire (il fallait bien trouver une raison) , donnait un coup de pied a un caillou .

Une chose est sûre , Max est dégoûté de bouger.
Il aime de temps en temps faire un peu de vélo .
Mais dès qu'on lui parle de "faire du sport" , le "RIDEAU" tombe.

Il préfère lire , aller à la bibliothèque de quartier .
Je me suis vue accusée de faire concurrence à l'école..

Et Max avait pour consigne de "Laisser les autres s'exprimer" .
Lui <Monsieur -Je -sais-Tout >avait tout juste le droit de se faire oublier.

Comme je l'ai déjà expliqué , Max avait des périodes de fièvres inexpliquées, qui pouvaient durer plusieurs jours avec des pics de 40° par intermittence.

Dès que je lui parlait de reprendre les cours , la fièvre remontait.

A tel point qu'un point qu'un jour la directrice me dit que l'école était obligatoire , à partir du moment où l'enfant est inscrit .
Conflit larvé que sentait bien Petit Max.
J'en parle un jour à la psychologue scolaire.
Je lui explique son fonctionnement .Ce qu'il sait faire :Lire , écrire et compter.
Elle me parle des tests de QI et nous convenons d'un rendez-vous.

Max est ravi de l'opportunité de faire autre chose..Il accepte avec plaisir de faire ces tests .
Tests basés sur les connaissances du CP. Que Max réussit très honorablement.
La psychologue me reçoit et me communique son analyse :
elle est très étonnée des résultats qu'elle aurait crus meilleurs .. En tout cas d'après mes indications elles entait que Max devait avoir plus .
Mais les résultats sont les résultats ne cassent pas les briques.
D'ailleurs à la suite , elle m'informe qu'elle ne prendra pas partie contre la directrice pour défendre les droits de Max à entrer dans son école de quartier.
Le dossier pour la primaire avait été rempli en me" sensibilisant" sur les ruptures d'avec les copains et l'importance du CP et de l'apprentissage de la lecture.
On me conseillait de le mettre dans l'école en difficulté car chez "les riches " il s'y sentira mal à l'aise.

Voilà donc le coeur du conflit . Va t-on aller chez les riches ou rester en Z.E.P. où Max était censé relever le seuil de réussite ?
Orientation contradictoire.

Soit dit en passant que les "camarades "étaient jaloux de ce petit garçon capable de lire et de s'exprimer avec une grande aisance et qui possédait une capacité de réflexion , de compréhension et des connaissances largement au-delà des enfants de son âge.
Max revenait tous les soirs , les jambes noires de bleus.

Sachant qu'il tombe beaucoup , tout d'abord , je ne m'inquiète pas .
Mais des bleus, sur toute la jambe, qui manifestement ne viennent pas de chutes et qui ressembles à des coups m'interpellent.

Je demande à Max.
Et il me raconte la façon dont un camarade le bat régulièrement .
Je demande aussi aux gamins , ils me racontent soulagés car ils sont sensibles au manque de surveillance dans la cour :
Souffre-douleur d'un copain qui passait tous ces mercredis avec nous et qui se vengeait sur mon fils.
Bravo pour la directrice. Ne pas séparer Max de ses copains dans ce contexte ne veut rien dire.
Il me faudra tout de même attendre trois semaines pour obtenir la radiation de la maternelle

Heureusement les contours de la carte scolaire avait évolués et cela à peut-être obligé l'école à réfléchir un peu sur la façon de retenir les enfants dans une école plus populaire.
Il faut tenir compte de la personnalité de l'enfant.
Et la classe aux horaires aménagés en musique et danse ne plaisaient pas à Max.
Ce n'était pas son choix .