Publicité mensongère
Kellogg's sanctionné
Avertissement sérieux pour l'industrie agroalimentaire adepte de slogans nutritionnels : la marque de céréales Kellogg's a été sanctionnée d'une amende de 15 000 euros pour avoir claironné qu'un petit déjeuner de céréales Special K était garanti «0 % de matière grasse». Ce qui, bien sûr, était faux.
L'argument « minceur » est, depuis longtemps, le leitmotiv des publicités pour les céréales et les barres Special K de Kellogg's. Mais de là à affirmer, sur les paquets, qu'un petit déjeuner avec Spécial K, c'est « 0 % de matière grasse », il y a un pas que la célèbre marque américaine n'aurait pas dû franchir. Pris la main dans le sac par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en 2004 et 2005, Kellogg's vient d'être condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny à 15 000 euros d'amende pour tromperie et publicité mensongère. La société se réserve la possibilité de faire appel de cette décision.
Précisément, les poursuites ont été engagées à cause d'un logo rouge apposé sur les emballages et accompagné du slogan « Le petit déjeuner avec Special K, 0 % de matière grasse ». Pour d'autres produits, la teneur vantée était de 1 %. À l'issue de son enquête, et constatant que la teneur en lipides du produit était dans tous les cas délibérément sous-estimée, la DGCCRF a considéré qu'il s'agissait d'une dérive « persistante » visant à induire le consommateur en erreur sur la composition réelle du produit.
Lors de l'audience, l'avocat de Kellogg's a, malgré l'évidence, tenté de convaincre le juge que la mention « 0 % de matière grasse » s'appliquait non aux seules céréales, mais au petit déjeuner dans son ensemble, tel que représenté sur la boîte par une bouteille de lait, un jus de fruit, du café et un bol de céréales. Une défense peu crédible, au point que le procureur avait requis 30 000 euros d'amende.
Depuis l'enquête de la Répression des fraudes, l'emballage des Special K a changé. Il se contente d'annoncer que les céréales sont « pauvres en matière grasse ». Le jugement rendu sonne en tout cas comme un petit avertissement pour les industriels de l'agroalimentaire, qui affublent leurs produits, même gras ou sucrés, de toutes les allégations possibles et imaginables.