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06 décembre 2008

Dans cinq ans, je serai sur fauteuil.

C'est ce que m'a dit Fiston hier après-midi.

Nous parlions de l'entrevue si insupportable avec le proviseur.

Et depuis le début, il me disait
"Je ne le sens pas maman, je ne veux pas aller dans ce lycée"

Il s'y est retrouvé malgré lui..

Il n'a pas choisi.

Je retranscris l'explication que j'ai donnée a Maxie sur la "rétention d'autorisation de cours par correspondance et la négociation que nous souhaitions entreprendre"

- Au cours de la réunion qui a eu lieu en octobre pour la mise en place du projet personnel de scolarisation (pps) il a été décidé et cela nous a été imposé, que

Fiston ferait deux matières par correspondance.
L'histoire-géographie et les sciences économique et sociales.

Arguant du fait que cette option était désignée par DEFAUT,  n'était  pas un choix réel,
nous voulions donc la suppression totale de cette option parce que l'objectif de mon fils était le suivant:

Prendre sur le temps de l'option supprimer pour travailler d'avantage sur les matières scientifiques et choisir d'entrée en première scientifique profil sciences et vie de la terre.

L'option sciences éco n'était donc qu'un surcroît de travail que ne peut pas se permettre un élève très fatigable et avec cet argument nous pouvions obtenir une dérogation, en tout cas dans une structure nettement moins axée sur la culture du résultat et plus humaine.

J'en déjà obtenue pour des matière autrement plus "obligatoires".

Alors que l'on arrête cette hypocrisie car cela n'empêche pas Fiston de travailler une matière autrement.
Et pour preuve, en ayant été absent de presque tous les cours de sciences éco et de géographie (qui étaient le même jour)il a au l'occasion de faire un seul contrôle dans chaque matière:

Il s'en est sorti avec un 16 en sciences éco et un 13 en h-g, la meilleure note de toute la classe de 35 élèves.
Ce qui prouve bien qu'il peut être facilement exempté de cette option, sans dificulté.

Puisque de toute façon, ce n'était pas son choix d'orientation et ce fait RECONNU par les représentants de l'éducation nationale.

C'est la raison pour laquelle je me bats devant autant d'hypocrisie.
C'est ahurissant de voir l'importance que se donne ces prétendus "ouverts d'esprit".


J'ai donc  contesté cette décision auprès de la MDPH qui a validé MON raisonnement et LE CHOIX de Fiston.

C'est le choix de l'élève qui a priorité mais les représentants de l éducation Nationale sont de vieux dynosaures,avec une mentalité archaïque et surtout un goût immodéré pour le pouvoir.

Ils se croient, à tord le plus souvent, seuls détenteurs du savoir.

De ce fait, j'ai  adressé un courrier au médiateur de l'E.N. pour réclamer l'autorisation de cours par le cned
que ne voulait pas m'adresser la proviseur-adjoint pour pouvoir inscrire Fiston par correspondance.
Il faut obligatoirement une autorisation du chef d'établissement dans lequel est inscrit l'élève.

Tout est réglementé et très compliqué.

Mais la brave matrone sure de son pouvoir ne voulait pas l'envoyer car j'avais demandé ce que la MDPH a validé,et c'est à ce niveau que ça a coincé.
Il y a eu rétention en premier lieu par la proviseur-adjointe et ensuite par le proviseur.

Le  plus grave est que, non seulement, il a refusé mon raisonnement mais nous a déclaré que :
Pour rentré en scientifique dans on établissement, la sélection était rude et se faisait uniquement sur dossier (raison de plus pour faire un travail axée sur les maths, la physique et les sciences, qu'il y avait très peu d'élus.

Que de toute façon, la classe d'Unité pédagogique serait prolongée en première avec option sciences économique (la majorité des élèves ayant choisi cette option).
En gros cela voulait dire que:

OU BIEN l'élève est handicapé mais il ne s'en plaint pas, ne s'y réfère pas et fait plus valide que les valides et il choisi ce qu'il veut.

OU BIEN, il suit la classe d'intégration et fait ce qu'on lui demande en fermant son bec ( et pan, autant pour nous!)

OU BIEN l'élève passe son bac en trois, quatre ou cinq ans (de toute façon, on ne les embauche pas donc pas de soucis)

OU BIEN Ia porte est ouverte, soit il y a réintégration du centre spécialisé.

Pour nous ce sera la CNED en classe complète.

Voici le courrier des médiateurs caution d'un tel personnage.


Madame,

J'ai pris l'attache de Monsieur le Proviseur du lycée qui vous reçoit le 4 décembre.

Etant donné les réticences que vous aviez au sujet de l'apprentissage des Sciences Economiques et Sociales et le peu de temps qui sépare ce rendez-vous de votre  demande, il a choisi d'attendre cette rencontre pour traiter définitivement cette question.
Connaissant le souci qu'a Monsieur XXXXde la bonne réussite de XXXX, je n'ai aucun doute sur la pertinence des mesures qui seront prises.



Je regardai ce type parler, gonflé de son importance en pensant au gros Monsieur Cramoisi du Petit Prince..et qui répétait

""Je suis un homme sérieux!"

Petit rappel du passage:

"" Je connais une planète où il y a un Monsieur cramoisi. Il n'a jamais respiré une fleur. Il n'a jamais regardé une étoile. Il n'a jamais aimé personne. Il n'a jamais rien fait d'autre que des additions. Et toute la journée il répète comme toi: "Je suis un homme sérieux ! Je suis un homme sérieux !" et ça le fait gonfler d'orgueil. Mais ce n'est pas un homme, c'est un champignon !

- Un quoi ?

- Un champignon !

Le petit prince était maintenant tout pâle de colère.

- Il y a des millions d'années que les fleurs fabriquent des épines. Il y a des millions d'années que les moutons mangent quand même les fleurs. Et ce n'est pas sérieux de chercher à comprendre pourquoi elles se donnent tant de mal pour se fabriquer des épines qui ne servent jamais à rien ? Ce n'est pas important la guerre des moutons et des fleurs ? Ce n'est pas plus sérieux et plus important que les additions d'un gros Monsieur rouge ? Et si je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n'existe nulle part, sauf dans ma planète, et qu'un petit mouton peut anéantir d'un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu'il fait, ce n'est pas important ça !

Il rougit, puis reprit:

- Si quelqu'un aime une fleur qui n'existe qu'à un exemplaire dans les millions et les millions d'étoiles, ça suffit pour qu'il soit heureux quand il les regarde. Il se dit: "Ma fleur est là quelque part..." Mais si le mouton mange la fleur, c'est pour lui comme si, brusquement, toutes les étoiles s'éteignaient ! Et ce n'est pas important ça !

Il ne put rien dire de plus. Il éclata brusquement en sanglots. La nuit était tombée. J'avais lâché mes outils. Je me moquais bien de mon marteau, de mon boulon, de la soif et de la mort. Il y avait, sur une étoile, une planète, la mienne, la Terre, un petit prince à consoler ! Je le pris dans les bras. Je le berçai. Je lui disais: "La fleur que tu aimes n'est pas en danger... Je lui dessinerai une muselière, à ton mouton... Je te dessinerai une armure pour ta fleur... Je..." Je ne savais pas trop quoi dire. Je me sentais très maladroit. Je ne savais comment l'atteindre, où le rejoindre... C'est tellement mystérieux, le pays des larmes.""

Le même champignon, tout aussi imbu de sa personne et tout aussi cramoisi de vanité, c'est l'image que j'ai gardé de ce bonhomme, malhomme devrai-je dire.

""Dans cinq ans, je serai sur un fauteuil "".
Fiston a compris que dans ce pays qui est le notre, il fallait avoir l'air d'être plutôt que d'être...

Etre et avoir, 
Avoir l'air de.. plutôt que d'être soi-même. On n'en a pas fini avec l'échec scolaire, avec les Nicolas Sarkozy de droite ou de gauche, c'est du pareil au même, pourvu qu'on ait l'air..

La chanson vient en chantant, je suppose mais si Dame  Cigale est bien agréable,
ces êtres humains ou qui ont l'air de l'être et en tout cas le chante sur tous les tons, applaudis par leur miroir,
ces être-là ne serait-ce pas ceux qui font l'armée opprimée et opprimante...
Celle qui un jour investi un pays et puis un autre au nom de la Liberté...

Et l'on sait que certaines armées légitimées par leur chef d'état font des populations. L'histoire regorge de tels
évènements.

Le jour où l'être humain acceptera la DIFFERENCE , toute la différence, ce jour-là, nous serons vraiment libres.
Libérés de nous-même et de nos propres démons...