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18 mars 2008

Enfants intellectuels précoces et la scolarité




Quel est le problème scolaire posé par les enfants à quotient intellectuel élevé ?

Parmi les 200 000 élèves intellectuellement précoces, une partie importante (les deux tiers ? les trois quarts ?) ne pose pas de problème particulier. Ce sont des élèves qui poursuivent leurs études sans difficulté majeure et l’on peut estimer que beaucoup d’entre eux obtiennent une véritable réussite dans une voie qu’ils ont choisie et dans laquelle ils se réalisent pleinement. Rien ne permet donc de dire que le fait d’être intellectuellement précoce conduit inévitablement à une scolarité perturbée dans le système éducatif français.

En revanche, il est vrai que chez certains élèves coexistent de fortes potentialités intellectuelles révélées par un "QI" supérieur à 130 et de réelles difficultés scolaires : ce sont ces situations qui justifient les revendications des familles qui se sont regroupées à travers les associations.

D’après les témoignages dont nous disposons, les difficultés rencontrées par ces élèves sont de trois types :

des difficultés liées à l’écart entre les aptitudes fortes que révèlent ces enfants dans certains champs d’activité intellectuelle et leur moindre aisance, voire leurs manques, dans d’autres domaines. On constate un déséquilibre entre les potentialités supérieures à la moyenne manifestées dans diverses situations (impliquant, par exemple, la richesse du vocabulaire, la lecture, la langue orale, la mémoire ...) et des insuffisances marquées dont les plus souvent citées concernent l’écriture, la présentation des devoirs et des cahiers, les savoir-faire pratiques, la capacité à entrer en relation et à coopérer avec l’autre, l’organisation du travail, la maîtrise des gestes et des émotions, les activités physiques ...
une difficulté centrale : l’incapacité (ou la faible capacité) à s’adapter aux situations scolaires avec ses conséquences (isolement, ennui, rêverie, agitation, refus de l’école....) Il s’agit d’élèves qui n’ont, en général, qu’un faible intérêt pour une partie des activités qui leur sont proposées parce qu’elles ne répondent pas à leur besoin ou à leur envie, d’apprentissage. Ils ont aussi du mal à se plier aux contraintes inhérentes à la situation scolaire ("attendre les autres", "travailler avec les autres" ...). Enfin, ils n’acceptent pas facilement la nécessité d’adopter une méthode, d’analyser les données d’un problème ou de passer par un certain nombre d’étapes pour atteindre une solution (ils préfèrent "sauter" directement au résultat). Une telle incapacité peut les conduire à un véritable rejet de l’école.
des difficultés personnelles sans lien direct (au moins apparent...) avec les potentialités repérées à travers le quotient intellectuel. Ils peuvent, par exemple, avoir, comme les autres, des maladies ou des handicaps.

La question qui nous est posée et qui fait l’objet du rapport est donc : comment répondre à ces difficultés ? Comment faire pour que l’école prenne en compte les besoins spécifiques de ces élèves comme elle le fait pour les autres élèves en situation d’échec ou de souffrance ?