Un voyage en Israël, pour ma soeur la Terre du peuple d'Israël, qu'elle voulait connaître (son mari est juif).
Pour moi, une curiosité et l'envie de vivre quelque chose de différent.
J'avais fait ma valise, moitié pour échapper à la pathologie familiale, moitié par besoin de voir du pays.
Par goût personnel.
J'avais trouvé un travail à Aïn Karem près de Jérusalem.
Dans un hôpital Saint Vincent de Paul qui recueillait les enfants handicapés mentaux juifs et arabes.
Ma soeur était venue passer une semaine de vacances avec moi.
Pour l'occasion , j'avais aussi demandé ma semaine.
Loin de tous les tracas familiaux et où nous avons ri et flemmardé, lézardé au soleil d'Avril ou de Mai, je me souviens plus très bien, sur les plages de la Mer Morte, de la Mer Rouge, dans cette portion d'Israël rendue à l'Egypte mais qui à l'époque appartenait à Israël. Nous avons écumé Jérusalem. Ville cosmopolite et vivante. Ville qui excite la convoitise mais qui se garde jalousement.
J'ai aimé Jerusalem.
Pas les lieux saints où invariablement, un religieux cherche à nous agripper pour une offre de paradis au ciel avec surtout la vision de leur paradis financier sur terre.
La visite de ces lieux ont parfois provoqué chez moi des éclats de rires incontrôlables.
Devant les mises en scènes sur l'aventure religieuse.
Pour moi, la vraie religion, je l'ai ressentie au coeur de la vieille ville. en touchant les murs de la Via Dolorosa, par exemple (le Chemin de Croix).
C'est dans la solitude de Jerusalem vidée par les reflux touristique que j'ai vraiment "sentie" l'attrait de la "religion" au sens premier du terme, que ce soit celui qui crée du lien ou celui qui indique le recueillement. pour moi, ces deux sens me vont bien.
Une religion hors du temps, hors des clans.
Sans caractéristiques mais avec tout ce qui influence l'homme.
En souvenir de cette semaine-là. Et finalement cette musique est gaie mais ce souvenir est ensoleillé.
En réfléchissant, analysant toutes les données après ces derniers jours si insupportables, je me suis dit que il y avait peut-être un moyen de briser la chaîne des erreurs familiales.
En essayant de ne plus juger, mais comprendre, se comprendre, accepter, s'accepter pour se pardonner à soi-même.
Se pardonner c'est pardonner aux autres et donc par-là même, briser la chaîne de la haine.
Car c'est souvent, le manque d'amour, le manque de reconnaissance de soi qui entraine la haine des autres.
Nos parents sont ce qu'ils sont et donc imparfaits mais en même temps, ils nous offrent la possibilité de nous mettre au défi de faire autrement, de nous élever pas forcément dans la sphère sociale ( celle du m'as-tu vu!)
mais dans la sphère humaine (celle du coeur!)
En lisant les explications sur le suicide impulsif (celui qui a emporté ma soeur), j'ai lu que le côté narcissique avait joué son rôle.
Ma soeur aînée était la plus protégée des trois filles.survinvestie par ma mère.
Ma mère, si elle avait su, n'aurait jamais eu cette attitude.
Cela a créé des jalousies, des rancoeurs qui l'ont isolée et rendue sans doute beaucoup plus vulnérable à la blessure narcissique, retardant la prise de conscience qui amène la volonté d'en guérir.
Si à cela s'ajoute les inévitables accidents de la vie, la crise de suicide aigüe peut avoir raison de l'être humain vulnérable.
Il est trop tard pour ma soeur mais je laisse ce témoignage pour nous tous.
Les vivants, ceux qui restent.
Shalom.
Cette version là est très belle.