Politique pour les personnes sans abri et mal logées
Ce n’est pas sans raison que le Premier Ministre a considéré ce matin qu’il était normal que les associations soient déçues, à l’issue de sa rencontre avec elles. Effectivement, les 27 associations de solidarité engagées depuis le 18 décembre dans la définition d’une politique publique à l’égard des personnes sans abri et mal logées, font part de leur déception devant les propositions du Premier Ministre.
Les associations considèrent que ces propositions ne sont pas de nature à améliorer radicalement les conditions de vie des personnes sans abri et mal logées, qu’elles ne sont pas en mesure de fluidifier l’ensemble de la chaîne qui va de l’hébergement au logement. Cette insuffisante mobilisation de l’Etat face à un problème aussi grave est inacceptable.
Le Premier ministre a pourtant réaffirmé ce matin qu’il reprenait à son compte les orientations des associations, à savoir :
- engager une politique de prévention pour interrompre les processus qui conduisent à la rue ;
- aider les personnes sans abri à sortir de la rue ;
- appliquer la loi sur le droit opposable au logement.
Mais les moyens annoncés ne permettront pas de mettre en oeuvre ces orientations.
Au moment de passer aux actes, le gouvernement se dérobe.
Ainsi :
- Alors que le nombre de logements insalubres à traiter est de 600.000, le Premier Ministre annonce un plan de réhabilitation de 100.000 logements en 4 ans.
- Alors que des milliers de personnes vivent à la rue et qu’il faudra du temps pour résorber la crise du logement, aucune création de place d’hébergement n’est programmée.
- Alors que les objectifs 2007 de création de logement social prévu dans le Plan de cohésion sociale n’ont pas été atteints, on ne décèle aucune volonté politique de tenir les engagements de 2008. Les associations attendaient un signal plus fort pour une augmentation sensible du logement social et des mesures qui annoncent une rupture.
- Alors qu’elles constituent un mode de logement alternatif particulièrement adapté aux besoins de certaines personnes, l’objectif de création de maison-relais reste celui du Plan d’action renforcé pour les personnes sans abri (PARSA) et les délais de réalisation sont sans cesse allongés.
A lire ici.
D’ores et déjà, les associations annoncent une première mobilisation nationale le jeudi 21 février 2008.