Rechercher dans ce blog

27 janvier 2009

Témoignage sur la phobie scolaire

Témoignage de miracle888
J'ai été très touchée par ton blog qui m'a donné envie de raconter mon histoire.

Alors voilà ma phobie scolaire a débuté en CM2 c'est-à-dire vers 10ans. Je n'ai jamais su le point de départ de ma phobie mais à cette époque j'avais un prof qui passait son temps à me rabaisser. J'étais ce qu'on appelle une enfant "intellectuellement précoce" et ça l'amusait d'essayer de prouver le contraire. Je n'ai pas suivi le dernier mois de ma CM2.

Mais le pire ça a été au collège. C'était un collège-lycée, il y avait donc beaucoup d'élèves et il fallait passer dans un grand hall toujours plein à craquer. C'était mon enfer quotidien mais la plupart de l'année s'est bien passée. Mais au 3ème trimestre j'ai commencé à avoir souvent mal au ventre alors j'allais à l'infirmerie et en exagérant juste un peu, ils finissaient par appeler ma mère et je rentrais chez moi. Au final c'était tellement facile que ça arrivait presque tous les jours! Parfois je me prenais pour une malade imaginaire, je ne comprenais pas pourquoi j'avais ce besoin de fuir l'école.

Le matin c'était l'enfer. Je faisais des crises de larmes, je me plaignais de maux de ventre avant même de les avoir, ma mère pensait que je faisais des caprices et je finissais par le croire aussi. Et puis lorsqu'elle abandonnait et que je me recouchais ça allait tout de suite mieux.

Le pire dans tout ça, c'est qu'avant j'adorais l'école! Pour résumer, j'ai fait 2 trimestres de 6ème puis 1 seul de 5ème. Parallèlement j'étais suivi par un psy pour ma phobie et pour dépression. Il faut savoir que beaucoup d'enfants surdoués finissent phobiques scolaires car ils s'ennuient en cours. C'était mon cas. Mon psy à donc insisté pour que je passe en 4ème malgré mes absences. Il voulait voir ce que ça donnerait. Je n'ai été en 4ème qu'un mois!

Puis j'ai fait une autre 4ème dans un internat médicalisé (les pions étaient des infirmiers et on avait un suivi médical par un psy). J'y suis resté 1 an et demi sans résultat. Je n'allais toujours pas en cours et les infirmiers m'accusaient de simuler mes crises d'angoisses! Ils ont fini par me "relacher" dans la nature en pleine dépression en me disant qu'ils ne pouvaient rien pour moi. Je ne pouvais pas m'inscrire au CNED parce qu'il fallait un accord médical que mon médecin refusait de donner. Ma mère craignait de se retrouver avec les services sociaux sur le dos puisque je n'étais plus scolarisée alors que j'avais moins de 16ans. Bref c'était la grosse galère!

Puis on a déménagé en campagne. J'ai rencontré une fille qui a été un gros facteur déclenchant. Elle me racontait ses histoires au collège et peu à peu ça m'a donné envie de réessayer. A la rentrée je me suis inscrite dans son collège. La directrice a été très compréhensive. Je lui ai tout expliqué eelle a accepté de me mettre dans la même classe que cette fille. Elle a aussi dit a tout mes profs qu'ils devaient me laisser sortir de cours dès que je le demandait. Ca m'a beaucoup aidé au départ. A chaque crise d'angoisse je sortais prendre l'air puis je reprenais le cours sans commentaires. Bien sûr les élèves me regardaient bizarrement mais ils ont fini par s'y faire et je pense que les profs ont dû leur expliquer un peu de quoi je souffrais. Ca a été la meilleure année de ma vie! Je n'ai pas raté un seul cours!

J'étais tellement heureuse de m'en être sorti que je me suis inscrite au lycée. Et là grosse rechute. Ambiance différente, profs aveugles et sourds...Personne n'a essayer de comprendre, personne n'a essayer de s'adapter. Dès novembre j'ai abandonné.

J'ai galéré pendant quelques mois. Puis passionnée d'équitation, j'ai fini par me tourner vers ma passion. J'ai fait un stage d'un an dans un centre équestre (donc pas d'école^^). Ca a été la révélation mais pour continuer dans ce milieu il fallait retourner en cours! L'année dernière je suis donc entré la peur au ventre en BEP à presque 19 ans (c'est n'est pas très flatteur mais pour moi c'est déjà un miracle!).

C'était il y a un an. Maintenant je suis en 2ème année. Je n'ai été absente qu'une fois à cause d'une grippe. Je n'ai pas fait une seule crise d'angoisse. Je pense que c'est dû au faible nombre d'élèves et au système d'alternance (2 semaines à l'école, 2 semaines en entreprise). Il me reste presque 5 ans d'études pour être monitrice (au passage je décrocherais mon Bac Pro ce qui est mieux que rien!). Je sais que je ne suis pas à l'abri d'une rechute mais maintenant je sais aussi que je peux me relever...

Désolée pour ce roman mais résumer des années d'horreurs en quelques lignes c'est très difficile! Je sais que la plupart des personnes ne comprendront pas ce sentiment et se diront (comme mon père à l'époque):"ce n'est que de la comédie. Il suffit de l'engueuler un bon coup et ça lui passera!" C'EST FAUX!!! La phobie scolaire est une maladie et en aucun cas un caprice!

Je suis de tout coeur avec les personnes qui le vive au jour le jour. Accrochez-vous! Votre vie n'est pas à l'école, dès que vous serez sorti de cette période difficile la vie sera belle! Je vous le jure, il y a tant a voir, ne vous renfermez pas sur vous même!


Source 


Le Monde.fr a écrit:
Un tiers des enfants dits "surdoués", "précoces", ou encore "à haut potentiel" connaîtraient de graves difficultés scolaires. Comment s'explique ce paradoxe ? "L'enfant surdoué possède une intelligence qualitativement différente, explique Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne. Il active de façon privilégiée son cerveau droit, alors que les compétences du cerveau gauche sont plus en phase avec les apprentissages scolaires."


Grossièrement, le cerveau gauche, analytique, construit de façon linéaire son raisonnement, tandis que le cerveau droit, analogique, traite l'information en images et procède par associations d'idées. "Ainsi, poursuit la psychologue, la pensée du surdoué est globale, arborescente. L'information se distribue dans tout le cerveau, créant des associations d'idées qui s'enchaînent à une très grande vitesse." L'élève arrivera rapidement à trouver la solution d'un problème mathématique, mais sans pouvoir restituer le raisonnement logique qu'attend le professeur.

"La deuxième différence importante réside dans leur hyperactivité émotionnelle. Elle procède d'une vulnérabilité particulière de l'amygdale (neurones du cerveau situés dans le lobe temporal)", précise Mme Siaud-Facchin. Un incident mineur peut ainsi déclencher une crise émotionnelle. "Pour apaiser ces enfants, inutile de les raisonner, il faut les toucher, les contenir physiquement", conseille-t-elle.

Si l'on prend comme critère un quotient intellectuel d'au moins 130, on compte 1 élève surdoué sur 40, soit 2,5 % de la population. Sylvie Tordjman, pédopsychiatre, chef du service de psychiatrie de l'enfant au CHU de Rennes a créé, en décembre 2005, le premier Centre national de resssources pour les enfants surdoués en difficulté.

L'objectif est de mieux les repérer et de leur proposer une prise en charge thérapeutique. "Plusieurs clichés perdurent sur ces enfants, explique-t-elle. On croit, à tort, que l'hyperactivité avec déficit de l'attention dont ils souffrent plus que les autres est liée au fait qu'ils s'ennuient à l'école. En réalité, cette hyperactivité s'exprime davantage à la maison. Ils y ont recours pour augmenter leur niveau de vigilance, qui est relativement bas. En fait, ils s'hyperstimulent."

Du coup, l'idée qu'il faudrait les isoler pour qu'ils puissent se concentrer semble inappropriée. "Au contraire, ces enfants fonctionnent mieux dans un environnement enrichi en stimuli sensoriels", remarque Mme Tordjman. Ils peuvent aussi être en grande difficulté en petits groupes, souffrir de dévalorisation, et leur identité de surdoué - parfois renforcée par des parents hyperinvestis - peut augmenter leur décalage par rapport aux autres.

Différents, ces enfants nécessitent-ils une prise en charge scolaire particulière ? L'AFEP, Association française pour les enfants précoces, et l'Anpeip, Association nationale pour les enfants intellectuellement précoces (les deux seules structures agréées par le ministère de l'éducation nationale), militent pour une meilleure prise en charge en milieu ordinaire.

"L'idéal, c'est de trouver une école où il peut y avoir un dialogue avec l'enseignant", considère Vlinka Antelme, présidente de l'AFEP. Hélas, c'est encore loin d'être le cas. L'AFEP recense environ 80 collèges (privés sous contrat davantage que publics) qui accueillent ces enfants. Mais, faute de place, les parents se tournent aussi vers des établissements hors contrat, coûteux (de 4 000 à 7 000 euros) et de qualité variable.

Souvent à l'aise au primaire, une partie des enfants précoces perdent pied à partir du collège. Anne-Marie François, professeur de français à Notre-Dame de Verneuil (Verneuil-sur-Seine) - un établissement privé sous contrat qui accueille des enfants précoces - met en oeuvre une pédagogie adaptée. "Le plus souvent, ces enfants à l'intelligence intuitive n'ont pas mis en place des stratégies d'apprentissage en primaire. Il faut leur donner des repères méthodologiques, leur fournir, si besoin, plus que le programmme pour alimenter leur curiosité, et les aider à se positionner dans le groupe social en leur proposant des activités collectives, intellectuelles, sportives, ou ludiques."

A Paris, le collège Janson-de-Sailly accueille, depuis 2004, des élèves surdoués en difficulté. "Ils sont intégrés dans des classes banales, mais une salle leur est réservée pendant leur temps libre", explique Geneviève Blaquière, coordinatrice du dispositif, qui inclut, depuis 2007, le collège Georges-Brassens. Ces jeunes, qui ont souvent été des victimes, y parlent de leurs problèmes et surtout pratiquent des jeux de construction ou de stratégie sur ordinateur. "L'essentiel n'est pas de les faire avancer plus vite. Les sauts de classe sont exceptionnels, explique Mme Blaquière. Nous cherchons à harmoniser leur développement et travaillons leurs relations aux autres."

Frédérique, professeur des écoles et mère de quatre enfants précoces, a connu des problèmes avec son aîné. "En moyenne section, l'enseignante l'a mis à l'écart, les autres élèves le maltraitaient." Jugé caractériel et inadapté, son enfant était, de l'avis de la directrice, "promis à la Segpa", une section de collège spécialisée dans l'accueil d'élèves en grande difficulté. Aujourd'hui, un baccalauréat scientifique en poche, il va intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles avec deux ans d'avance. Après son expérience, sa mère estime "plutôt judicieux que les enfants précoces arrivent au collège avec une année d'avance pour que leurs besoins d'apprentissage soit plus en phase avec ce qui leur est proposé en classe".

Dans le droit-fil d'une circulaire du 10 octobre 2007, le ministère de l'éducation nationale devrait lister, à la rentrée prochaine, des préconisations pour la prise en charge de ces élèves.
Martine Laronche
Article paru dans l'édition du 02.07.08.


SUR LE MÊME SUJET
Edition abonnés Archive : Le surdoué des langues qui voit et parle en chiffres
Références

A consulter.

L'AFEP : www.afep.asso.fr

L'Anpeip : www.anpeip.org

A lire.

L'Enfant surdoué, de Jeanne Siaud-Facchin, Odile Jacob, 2002, 250 p., 20 €.

L'Enfant précoce, l'intelligence réconciliée, d'Arielle Adda et Hélène Catroux, Odile Jacob, 2003, 354 p., 24 €.

La Scolarisation des élèves "intellectuellement précoces", rapport de Jean-Pierre Delaubier au ministre de l'éducation nationale, 2002, www.education.gouv.fr


Source




Fiston a des crises de phobie  récurentes.
La peur liée à l'attente.
Une attente qui colore ses jours d'expressions d'angoisse.


Vivement que cette histoire fâcheuse prenne fin...