A chaque fois les solutions apportées n'ont pas obtenu gain de cause : réduire la couverture maladie, rationner les soins et les dépenses, exonérer les charges sur des couvertures complémentaires,.... Tout ceci ne fait g'aggraver les problèmes déjà existant : déséquilibre des comptes, anarchie des dépassement d'honoraires, hôpitaux en cessation de paiement....
Malgré cela, Sarkosy nous a rappellé lors de sa venue à Bordeaux ( voir article http://viehopital.over-blog.com/article-13271368.html ) "il faut changer notre organisation sociale, c'est un nouveau contrat social profondément différent que nous devons élaborer ensemble"..."l'assurance maladie n'a pas vocation à tout prendre en charge". Ceci sous entend la bienvenue aux assurances privées et aux investisseurs privés. Et selon lui, dans le but d'obtenir "un juste équilibre entre responsabilité et solidarité".
Il est temps de ne pas laisser entre de mauvaises mains notre potection sociiale et l'hôpital public qui est le socle de cette dernière.
La Fédération Hospitalière de France a publié un document intitulé "l'hôpital public, un atout pour la France" qui détruit les idées reçues. Bien entendu, ce document est passé sous silence. Revue.
Extrait d'un article du Patriote de Julien Camy
A l’occasion du débat budgétaire de cet automne 2007 sur le projet de loi de finances de la protection sociale pour 2008, la FHF a publié un document intitulé « L’HOPITAL PUBLIC,UN ATOUT POUR LA FRANCE » riche d’informations qui contrebattent nombre d’idées reçues.
Les dépenses des hôpitaux dérivent… FAUX !
La FHF déplore par contre "l’absence de régulation du prix des médicaments innovants sous monopole" constatant que les dépenses des hôpitaux en médicamentscoûteux augmentent de plus de 20% chaque année.
Choisir les cliniques c’est améliorer les comptes de la sécurité sociale …FAUX !
La FNH note que « Depuis 2002 la véritable dérive des dépenses se situe davantage du coté des cliniques privées que du coté des hôpitaux, qui globalement tiennent leurs objectifs comme le constate le dernier rapport de la Cour des comptes »
« Contrairement à ce qui est fréquemment avancé par le secteur privé commercial, l’hôpital ne coûte pas plus cher à la sécurité sociale que les cliniques ». « Ainsi l’endoscopie digestive, majoritairement pratiquée dans le privé, peut être facturée 24% plus cher par les cliniques commerciales (Tarif tout compris du public : 246.63€ / tarif tout compris du privé : 306.2€, soit près de 60€ d’écart). Ce surcoût par rapport au secteur public s’élève sur ce seul poste à 9.5 millions d’euros supplémentaires pour l’Assurance Maladie. »
Les cliniques représentent 50% de l’activité hospitalière… FAUX
« Seulement 26% des entrées en hospitalisations totale sont effectuées par les cliniques privées. Les cliniques privées ne représentent que 19% des lits d’hospitalisation.»
On attend un temps fou aux urgences de l’hôpital : ils ne savent pas s’organiser dans le service public ! … FAUX !
Près de 20 millions de français recourent chaque année aux services d’urgence hospitaliers et cette fréquentation augmente de 5% par an. Pour la FNH « Les délais d’attente aux urgences sont plus un symptôme des dysfonctionnements du système de santé qu’une incapacité du service public à s’organiser, même si des progrès sont toujours possibles. En effet, la non-régulation des installations de médecins, la défaillance de la permanence des soins libérale, la fermeture des cabinets de médecins généralistes et spécialistes en soirée et le week-end sont de facteurs qui contribuent à la surcharge des services d’urgence hospitaliers. »
Le service public hospitalier: l’excellence des soins… pour tous
La FNH rappelle « l’exigence de répondre de manière optimale à toutes les détresses… tout au long de la vie… de tous les citoyens…tout au long de l’année… sur tous les territoires.» Elle donne quelques exemples ( extraits) :
-Evénements lourds et graves :
-Cancérologie :
75 % des séjours et séances oncologiques sont assurées par le secteur public et parapublic sur tout le territoire et pour toutes les prises en charge (hospitalisation complète, incomplète et séances).
-Maladies rares :
100% des 132 centres de référence sur les maladies rares (labellisés par le Ministère de la santé) se trouvent dans des hôpitaux publics. A la différence des cliniques privées qui peuvent choisir leurs activités, l’hôpital doit répondre présent dans tous les cas… même les plus compliqués.
Les 50 groupes de pathologies les moins lourds (amygdalectomies, extractions dentaires, ligatures des veines, libération du canal carpien, etc.) sont pris en charge à 70% par les cliniques commerciales tandis que les 50 pathologies les plus lourdes (transplantations, traumatismes multiples graves, interventions cardio-thoraciques, leucémies aigües) sont pris en charge à 71% par l’hôpital public voire même à 100% pour les 6 les plus lourdes.
Au sein d’un même groupe de pathologies et donc d’un même tarif, l’hôpital assume les pathologies les plus lourdes et donc les moins rémunératrices.
L’hôpital accueille tout le monde…même les plus fragiles
-Les plus jeunes :
En chirurgie, plus de 90 % des enfants de moins d’un an sont pris en charge à l’hôpital public.
En médecine, plus de 90 % des enfants de moins de 15 ans sont pris en charge à l’hôpital public.
-Les plus âgés :
En chirurgie, près de 55% des plus de 85 ans sont pris en charge à l’hôpital.
En médecine, plus de 80 % des plus de 75ans sont pris en charge à l’hôpital.
-Les plus démunis :
L’hôpital prend en charge la majorité des patients en situation de précarité. Plusieurs études ont montré que les patients en situation précaires présentent des pathologies plus lourdes et ont des durées moyennes de séjours supérieures à celle de la moyenne des patients.(…)Ainsi 10 % des séjours d’un établissement public sont 30% plus coûteux pourdes raisons uniquement sociales et non médicales.
Enfin dans ce mémorandum, la FNH apporte des éléments de connaissance importants sur le rôle de l’hopital en matière de recherche, d’innovation, de formation, et notamment de formation des professionnels de santé….même futurs libéraux. On va d’ailleurs en 2008 fêter les 50 ans des CHU. Elle aborde également l’impact économique et social de l’activité des hôpitaux publics, en emploi comme en investissements. La FNH souligne « Ce sont ces caractéristiques de service public qui distinguent l’intérêt à agir de l’hôpital public de celui – différent – du secteur de l’hospitalisation privée commerciale qui suppose la réalisation d’un profit et la recherche de la meilleure rémunération possible de l’actionnaire et rendent chimérique toute velléité de comparaison de deux secteurs en grande partie incomparables. »
Considérant que le service public est menacé « par la conjonction de difficultés budgétaires d’une ampleur inégalée », la FNH constate que « L’hôpital public souffre depuis quelques années d’une insuffisance chronique de financement ». Ainsi pour 2008 « alors que la FHF a estimé que les dépenses hospitalières augmenteront mécaniquement de +4% , la décision de fixer un ONDAM à +3,2% ne pourra que reconduire à nouveau les établissements dans une situation de déficit.»
Ces constats qu’il est bon de faire connaître n’enlèvent évidement rien des désaccords d’analyses qui peuvent ensuite exister sur les solutions et les réformes actuellement mises en oeuvre. Ainsi la FNH cautionne la mise en place de la tarification à l’activité (T2A) même si elle en conteste les modalités d’application ce qui évidement l’oppose à de nombreux représentants syndicaux des personnels hospitaliers.
Un site à consulter régulièrement.
Mes nuits à l'hôpital.