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12 mai 2008

Contre l'homophobie, la différence quelle qu'elle soit.

Petit Grognard, je viens de lire ton message.

Tu sais à quel point je me bats contre les préjugés, pour une acceptation humaine de toutes les différences.

Tu sais que nous les vivons d'une façon permanente.
Mon fils y est confronté tous les jours y compris dans ce centre spécialisé.
Il ne serait pas assez handicapé.
Mais ceci est une autre histoire.

Au cours de mes nombreux voyages, je me suis fait beaucoup d'amis dans la communauté gay des pays dans les lesquels j'ai vécu.
J'ai des souvenirs tellement forts et puissants de moments passés ensembles.
Des personnes tellement agréables et pour la plu-part ouvertes et généreuses.

Et personnellement, j'invite Monsieur Pierre Cohen, maire de Toulouse, à honorer l'invitation de ce restaurateur, accompagné d'un homme.
Nous devrions tous y aller, en couple chacun accompagné d'une personne du même sexe le même jour.

Voici ton billet.

Ce PD de Petit Grognard, le restaurant La Grillée et Pierre Cohen.

Dimanche soir, je sors du cinéma avec mon compagnon. On décide d’aller à La Grillée, restaurant à viande sur Toulouse. J’y avais déjà mangé.
On est accueilli aimablement. Personne dans la salle. Le patron accueille un de ses amis et son ado.
« Installe toi là-bas, fais la pride, la gay pride ! »
« Arrête de me toucher les corones, c’est pas un resto de PD ici ! »
Moi, à mon compagnon :
« Il le fait exprès ou quoi ? »
« J’en sais rien, laisse tomber ! »
« Ecoute c’est pas la peine d’adhérer à des asso anti-discrimination et de ne rien dire quand ça nous tombe dessus »
Le patron recommence et gueule : « Tu sais comment on appelle une lesbienne sans nichon ? Une homoplate ! »
Puis : « Tu connais la différence entre un PD et un…
Moi qui me lève et gueule : « Ca commence à faire chier vos blagues, on va sans taper toute la soirée ? »
Je comptais rester mais Sébastien était déjà parti. L’ami du patron dit « mais c’est de l’humour ». Je me lève, file 6 euros vu qu’on avait commencé à manger une salade (je voulais paraître « bon prince »).
Furax, humilié et triste, j’appelle peu après le patron, mais calmé. Ce dernier se montre assez bravache au début : « Vous manquez d’humour ! Il y a des gens biens chez les Belges et pourtant on raconte des blagues ! Nous sommes tous riches de nos différences [NDLR : quel cliché !]». Calmement, je prends le temps de lui expliquer ce que nous avions ressenti. Il s’excuse à moitié : « Nous avons été d’une grande maladresse. Nous ne voulions pas vous blesser » mais minimise « Pas la peine d’en faire des tonnes ».
Commerçant, il nous offre un dîner. Ce dîner, je n’irai pas (je ne vais pas à un resto pour entendre le patron raconter des blagues sur les PD, les arabes, les blondes, les putes etc.). En revanche, j’invite M. Le Maire de Toulouse à y aller de ma part… avec un homme bien sûr ;-)
Je ne veux pas créer une polémique inutile autour de ce resto mais montrer aux lecteurs toulousains et d’ailleurs, ce qui se fait encore de nos jours. Le pire dans tout ceci est la phrase de mon mec : « J’ai toujours été mal à l’aise dans les restos. Je commençais à m’y faire. J’ai peur que ça arrive encore ».

Je terminerai par cette réflexion d'André Gide.

"C'est une vaine ambition que de tâcher de ressembler à tout le monde, puisque tout le monde est composé de chacun et que chacun ne ressemble à personne."

Petit Grognard ainsi que Sébastien, soyez assurés de tout mon soutien.