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22 mai 2008

La politique de l'Autruche.

L'autruche est un animal qui baisse la tête lorsqu'il a peur.

Les premières semaines de scolarité de mon Max dans ce lieu " adapté", j'ai rencontré un jeune homme ayant eu l'occasion de faire un stage dans ce centre-là, précisément.

Dans le courant de la conversation , il me dit spontanément qu'il n'a pas voulu rester dans cet endroit à cause de la maltraitance qu'il avait observé.

Là, je me suis dit: " !"Non, impossible. On n'a pas fait tout ce chemin pour vivre ça!"

Et par esprit d'optimisme, j'ai fermé mon esprit à ces paroles, que par précaution, tout de même, j'ai enregistré dans un coin de mon cerveau.

Et puis, quelques temps plus tard, en discutant avec une jeune femme en situation de handicap à l'Association "Regards" , j'ai entendu d'autres choses qui m'ont tout autant alertée.

Elle disait que ce centre par lequel elle était passé, elle aussi, s'était transformé en quelques années en hôpital de jour.

Avec des élèves de plus en plus lourdement handicapés.
Elle en avait ressenti un malaise lors de la visite de courtoisie qu'elle venait d'effectuer.

Je reviens sur l'Association Regards que je fréquente depuis mon arrivée dans la région.

Il y a une qualité d'écoute, une possiblité de s'exprimer et d'échanger sur tous les problèmes liés à la famille, le handicap, la parentalité..Etc..

Pas de jugement, de la discrêtion et de la convivialité pour cette petite association qui propose également des documentaires, des revues concernant le thème de la famille et tout ce qui s'y rapporte.

Christiane et Diane, les deux permanentes sont toujours là pour vous accueillir.

Elles m'ont aidée à chaque difficultés rencontrées pour faire le point et essayer de garder la tête froide car certaines attitudes m'ont réellement mise en colère.

Une colère noire. Un raz-de-marée !

Elles m'ont permise à chaque fois d'analyser la situation avec distance.

D'exprimer ma colère, de mettre des mots dessus et donc de pouvoir affronter les entretiens concernant mon fils sans affolement et sans agressivité surtout.

Ce qui m'a permise de rester ferme et d'aller jusqu'au bout de ma démarche à chaque fois.
Pour mon fils et pour ses copains, pour les usagers de façon générale.

Je reprends les réponses à deux commentaires déposés sur l'article précédent.

"comme les lieux d'accueil sont très difficiles à trouver et les places sont "chères", les parents se taisent.

Quand ce ne sont pas les enfants.

Le copain de mon fils m'a dit que comme il est handicapé, il n'ose pas dire ce qui se passe à sa mère parce à cause de la culpabilité engendrée, celle de donner encore plus de soucis à ses parents , sans compter la peur de ne pas être cru.

Personnellement , j'ai appris à mon fils à dire ses soucis.

C'est par la parole qu'on peut faire évoluer les choses par la prise de conscience.
Je crois mon gamin.
De toute façon nos relations sont telles que s'il y avait mensonge, je le sentirai obligatoirement.

Il y a des signes qui ne trompent pas.
Tout ceci porte effectivement le terme de: abus de pouvoir.

Je n'ai pas l'intention de laisser passer!!

Pas seulement pour Fiston qui lui, a la possibilité de s'en remettre et c'est la raison qui fait que leur affirmation du style:
" un enfant maltraité maltraite" est fausse.

Il faut un contexte et seulement 8 pour cent d'enfant suivent ce schéma.

Il faut que l'enfant soit mal entouré, qu'il n'est pas accès au langage, ce qui est loin d'être le cas de mon fil.

Son discours est même souvent porteur de leçon(en tout cas lorsqu'il a confiance).

Je ne veux pas laisser passer pour tous les enfants qui risquent de se retrouver accusés par cette jeune fille et pour elle également.
Qui n'est pas responsable.

Elle profite juste de l'occasion et d'ailleurs , ce serait elle la plus atteinte des 2 et la plus succeptible de maltraiter.

Avec le risque de ne plus être crédible par la suite et de rentrer un engrenage de maltraitance qui serait encore plus difficile à mettre au jour. Ne se méfiera t'on pas d'elle ?

C'est à tout cela qu'il faut penser.

D'ailleurs, bizarrement personne ne parle de sanction.
S'il y a eu faute, il faut une sanction , s'il n'y a pas eu faute, alors pourquoi tout cela?

D'autant qu'ils ont sanctionnés de façon arbitraire et pour des faits nettement moins graves
alors que le personnel de l'établissement n'avait, là encore pas fait son travail.

Mais s'il y a sanction je vais réagir immédiatement et très fort, alors que dans le cas contraire, on étouffe plus vite l'affaire.
"On" a choisi la solution la moins risquée."

Quelques situations de maltraitance en institution.

- les interventions portant atteinte à l'intégrité de la personne, y compris certains programmes à caractère éducatif, thérapeutique ou comportemental.

- la négligence, qui se définit par le défaut de subvenir aux besoins psychiques, psychologiques, affectifs ou spirituels d'une personne : elle peut être passive, comme dans le cas d'une non-intervention par manque de connaissance, ou active, ce qui survient plus rarement, comme dans le cas d'un refus d'assistance.

Des actes individuels de maltraitance peuvent survenir en cas d'inadéquation des institutions aux publics accueillis.


Les situations de maltraitance sont souvent liées au fonctionnement des établissements eux-mêmes.

Une grande partie des problèmes de maltraitance survient dans des établissements où un certain nombre de modes d'organisation et de fonctionnement ne sont pas structurés et où l'attention à la façon de travailler du personnel est insuffisante. Sont en cause la qualité du projet d'établissement, les conditions du management interne, la qualité et la qualification des personnels.

Il existe encore aujourd'hui des structures où le projet d'établissement8(*) est inexistant, n'est pas formalisé ou n'est pas connu des personnels parce qu'il n'a pas été construit collectivement, malgré les termes de la loi ou parce qu'il a été élaboré avant sa publication. Dans ces structures, les comportements ne sont pas maîtrisés, ce qui peut favoriser l'émergence de cas de maltraitance.

Le rôle des dirigeants et des personnels d'établissements est en tout cas essentiel, à tel point que les situations de carence durable ou passagère du management interne sont des conditions favorables à l'émergence de phénomènes de maltraitance.

M. Claude Meunier, directeur général adjoint de l'APF, a ainsi noté qu'« il convient enfin d'évoquer la forme du management. Ainsi, un mode de management « à l'ancienne », « paternaliste » ou « dictatorial » - je caricature un peu - débouchera sur un établissement fermé sur lui-même ».

M. Pascal Vivet a illustré la façon dont un directeur d'établissement pouvait exercer une sorte de chantage envers les familles qui « feraient des problèmes », ce chantage n'étant du reste pas nécessairement intentionnel : « qu'on le veuille ou non, le directeur d'établissement fait preuve d'hypocrisie. Je l'affirme d'autant plus facilement que j'ai moi-même été directeur d'un institut médico-éducatif. J'avais beau dire aux parents qu'ils avaient le choix entre signer et ne pas signer la feuille d'inscription de leur enfant au sein de mon établissement, quelle possibilité leur laissais-je vraiment ? S'ils ne signaient pas, ils se retrouvaient face à un immense vide. Dans ces conditions, comment voulez-vous que, pour un motif ou un autre, ils refusent d'inscrire leur enfant au sein de tel ou tel établissement ? ».

De même, lorsque la possession par la famille d'informations relatives au fonctionnement régulier d'un établissement est à l'origine de tracasseries, voire de pressions sur la famille, c'est que le responsable de l'établissement cherche à cacher des dysfonctionnements internes, qui peuvent, le cas échéant, engendrer des actes de maltraitance.

Le témoignage de M. Jean-Pierre Picaud, président de la Confédération des personnes handicapées libres, est extrêmement instructif : « lorsque vous indiquez à un directeur que vous détenez la dernière circulaire du ministère, vous êtes soudain pris pour une bête noire. Il ne faut absolument pas dire que cette circulaire est entre vos mains. (...) La directrice de cet établissement m'a demandé comment j'avais eu connaissance de ces documents. Je lui ai répondu que j'avais consulté le Journal Officiel et je lui ai demandé si le fait que j'aie les annexes XXIV9(*) en ma possession la dérangeait. Cela était effectivement le cas. Je me suis installé à la porte de l'institution et ai remis une photocopie des annexes XXIV aux parents qui rendaient visite à leur enfant. J'ai, bien évidemment, reçu un appel anonyme dès le lendemain. Son auteur ne faisait nul doute. Il ne faut pas que les parents sachent ce qui se passe dans une institution ».

La maltraitance résulte alors, selon l'expression de M. Jean-Philippe Boyé, coordinateur national pour le secteur socio-éducatif de Force ouvrière (FO), de « l'accueil par défaut », dans des institutions dont ils ne relevaient pas directement, c'est-à-dire des institutions qui ne sont pas équipées pour les accueillir dans les meilleures conditions ou, en tout cas, ne prenant pas en compte leurs problématiques sociales et pathologiques.

Certains établissements, en particulier dans le secteur de l'aide sociale à l'enfance, se voient ainsi obligés d'accueillir des enfants qui auraient besoin de bénéficier de mesures de protection et qui viennent dans les établissements d'accueil d'urgence tels que les centres départementaux de l'enfance et de la famille, les foyers de l'enfance ou les centres maternels.

Ces enfants, qui relèveraient de structures spécialisées comme les hôpitaux de jour et les instituts de rééducation, sont accueillis au sein des structures sociales où ils courent un danger et peuvent en faire courir aux autres publics. Ils peuvent être victimes ou commettre des passages à l'acte, tout simplement parce que l'étayage thérapeutique est inexistant et parce que, dans le cadre des missions de service public de l'aide sociale à l'enfance, il n'appartient pas à ces structures sociales de mettre en oeuvre des dispositifs thérapeutiques ou psychosociaux qui permettraient de remédier aux difficultés de ces enfants et adolescents en danger.

Cet exemple illustre les difficultés à tracer une ligne de partage sûre entre maltraitance individuelle et maltraitance institutionnelle, les deux aspects du phénomène se rejoignant quelquefois.


Là où se trouve Max, il y a une majorité d'élèves très lourdement handicapés mais ils s'y trouvent aussi des élèves dont le handicap est moins sévère.

Cette hétérogeneité fait peut-être que les professionnels ne voient plus les jeunes qu'en fonction du handicap lourd et non plus en fonction de leur pathologie personnelle.

D'autant que chaque personne développe sa maladie, son handicap selon un mode d'évolution qui est propre à son horloge biologique.

Pourquoi faut-il que ce soit nous qui devions le rappeler aux professionnels ?
Ont-ils fait tant d'années d'études pour tomber dans ce piège de l'apparence ?
Quelle est alors la valeur de leurs expériences professionnelles, ne devraient-ils pas se remettre en cause à chaque fois ?

Je me répète, mais est-ce encore suffisant pour que chacun comprenne que nous sommes concernés collectivement et que la première des politiques est de s'ouvrir à la conscience du vécu de chacun qui forme notre tout.

Pas seulement pour Max, mais pour nous tous.
Pour la qualité de notre vie collective car personne ne connait exactement ce que l'avenir lui réserve!

Rajout du jeudi 5 juin 2008.

Ce matin , Max me dit au réveil:
J'ai rêvé de Brigitte. elle continue à m'accuser !

Ce rêve est lié à un incident survenu hier.
Le copain de Max s'est pris les pieds dans le fauteuil de Brigitte, plantée au milieu de chemin dans la classe.
Le copain s'excuse et Max demande à Brigitte si c'est de la "maltraitance" le fait que Bernard l'ait bousculé.

Ce à quoi Brigitte répond : Oui, bien sur qu'il l'a fait exprès et je vais le dénoncer...
Avec un petit sourire en coin.
Mais pas pour plaisanter. Elle avait malheureusement l'air plutôt sérieuse!