Elles viennent du Nigeria, du Mali, du Sénégal, du Congo, de la Côte d'Ivoire de la Guinée, du Cameroun, de la Gambie, du Liberia du Sierra Léone… Elles, ce sont les femmes immigrées clandestines. | ||||||||
Comme les hommes, elles rêvent d'un avenir radieux en Europe. Ce rêve s'est transformé pour la plupart d'entre elles en véritable cauchemar. Fatou, sénégalaise, est arrivée à Casablanca il y a plus d'un an. Depuis, sa vie est faite d'errance, de mendicité et d'incertitude. Elle qui rêvait de l'eldorado européen, se retrouve aujourd'hui coincée à Casablanca. «Si je n'avais pas les nerfs solides, j'aurais déjà craqué», témoigne-t-elle. Elle partage une pièce exiguë avec trois autres femmes dans le rez-de-chaussée d'un immeuble délabré à la médina. Y accéder, c'est plonger dans l'univers sombre et précaire des clandestins. La pièce de deux mètres carrées où elles cohabitent, est sordide. Fatou a tenu à nous la montrer pour constater sa souffrance et celle des autres. Effectivement, la pièce sent le moisi en raison de l'absence d'aération. Leurs affaires traînent par terre. Elles mangent à même le sol. Elles ont tellement peur qu'elles n'osent rien réclamer à la propriétaire de la maison par crainte de se faire expulser. Comme chaque jour, Fatou fait la manche pour survivre. Suite ici. |