Adopter un bébé, parce que le couple est stérile ou pour sauver un enfant du Tiers-monde de la misère, c'est le rêve de nombreuses familles suisses. Depuis les années 70, des milliers d'enfants de pays pauvres ont ainsi été adoptés dans notre pays. Malheureusement le rêve s'est souvent transformé en cauchemar, pour la famille ou pour l'enfant.
L'adoption interethnique dans notre société est un phénomène qui trouve ses origines en 1960 lorsque Edmond Kaiser fonde Terre des Hommes à Lausanne. A l'origine, il s'agissait d'accueillir en Suisse des enfants ne pouvant être soignés dans leur pays d'origine, Algérie, Tunisie, Vietnam, etc.
Pour des raisons politiques, sanitaires ou économiques, les pays du tiers-monde ont rapidement constitué un réservoir important de milliers d'enfants orphelins ou abandonnés. Incapables d?assurer un avenir à ces filles et ces garçons, ces états se sont résignés à les voir partir pour une vie meilleure. Un moindre mal en somme.
L?adoption interethnique a donc connu une importante progression. Et si aujourd?hui l?on constate que leur nombre est en diminution, cela s'explique par le fait qu'il y a une véritable volonté de la communauté internationale de limiter les abus.
Du rêve au cauchemar
Mais des problèmes subsistent. Et apparaissent parfois à l?improviste. Troubles du comportement, révolte envers les parents biologiques et d?adoption, quête identitaire, sont autant de problèmes parfois rencontrés chez les enfants adoptés. Que faire ? Comment réagissent les parents ? Quelle pression psychologique cela représente-t-il pour les deux parties ?
A l?inverse, ce reportage dévoile les failles des critères de sélection des familles, dans les années 70, au travers d?un exemple de maltraitance physique et psychologique grave. Comment l?expliquer, alors que les parents ont été accrédités par les services sociaux ? Serait-ce encore imaginable aujourd?hui ?
Les caméras ont également suivi une famille genevoise jusqu'à Madagascar, pour vivre leur première rencontre avec la petite Nomen dans une antenne de Familles sans frontières, partager leur joie et leurs angoisses. Pour ne pas oublier que l'adoption, c?est avant tout un grand espoir.
L'amour que l'on donne aux enfants les marquent aussi, quoi que l'on dise et c'est amour là qui les aidera, après la crise à retrouver leurs marques.
Le problème de l'origine : qui sommes- nous, d'où venons-nous est La question reccurente .
Tant que les enfants savent qu'ils sont adoptés, désirés et aimés, je crois que tous les espoirs sont permis.