Suicide, prévention :
deuil après suicide,
parler à l'entourage
Après un suicide,
conduite à tenir envers l'entourage
Si je n'ai pas réussi à empêcher le suicide, mon rôle n'est pas terminé. Je vais au-devant de ceux qui restent : la famille et les proches, écrasés par un indicible désarroi.
Leurs sentiments se retournent contre eux-mêmes : une inexprimable honte de n'avoir rien deviné, rien empêché. Ils sont tentés de s'accuser eux-mêmes et de s'accuser entre eux, autant que d'accuser le défunt. Entre les enfants survivants et eux, un fossé pourrait un jour se creuser
mais les secrets de famille font toujours des dégâts.
Le silence se retourne contre la famille.
Mieux, plusieurs associations invitent les endeuillés à se réunir, au bout de six mois de préférence, pour partager leurs émotions. Ces “groupes de parole” mêlent des personnes à différentes étapes de leurs deuils en présence de professionnels expérimentés. Citons à Paris:
- Phare Enfants-Parents : 01 42 66 55 55.
- Vivre son deuil : 01 42 38 08 08
- Suicide Écoute : 01 45 39 40 00
- SOS Suicide Phénix : 01 45 42 45 88.
- Recherche et Rencontres : 01 42 78 79 10.
- Association François-Xavier Bagnoud : 01 44 37 92 00.
Ensuite, de retrouver un sens à leur vie en groupes d'entraide sans que les professionnels en prennent ombrage, comme c'est le cas en Amérique du nord.
Les pages Suicide au lycée : la postvention informent là-dessus.
deuil après suicide,
parler à l'entourage
Après un suicide,
conduite à tenir envers l'entourage
Si je n'ai pas réussi à empêcher le suicide, mon rôle n'est pas terminé. Je vais au-devant de ceux qui restent : la famille et les proches, écrasés par un indicible désarroi.
Leurs sentiments se retournent contre eux-mêmes : une inexprimable honte de n'avoir rien deviné, rien empêché. Ils sont tentés de s'accuser eux-mêmes et de s'accuser entre eux, autant que d'accuser le défunt. Entre les enfants survivants et eux, un fossé pourrait un jour se creuser
Une réaction bien naturelle des proches parents est de déclarer qu'il s'agissait d'un accident, de se contenter de déménager et de se réfugier dans le silence.Je comprends cette réaction,
mais les secrets de famille font toujours des dégâts.
Si le silence ou le mensonge s'éternisent, irai-je jusqu'à suggérer doucement aux endeuillés que, loin de protéger leur réputation, ils la mettent en péril ?Pire, garder le silence, c'est ne rien faire pour éviter un second suicide parmi les proches.
Trop de gens auront remarqué les signes avertisseurs du suicide ou les contradictions du récit.
Certains vont croire que les proches ont autre chose à dissimuler.
Le silence se retourne contre la famille.
Accepter la réalité et partager les peines seront au contraire bénéfiques.À moi d'aider les endeuillés à se libérer de la prison du silence, même si je n'ai reçu aucune formation pour cela. L'aide d'un médecin spécialisé ou d'un psychothérapeute est habituellement indispensable. Loin d'y faire obstacle, mon intervention aidera à surmonter le refus habituel de recourir au psychiatre. Si je suis moi-même médecin, infirmière scolaire, assistant de service social, juge pour enfants, agent funéraire, membre du clergé, il serait excellent que j'approfondisse, au-delà des indications ci-dessous.
Écouter est ma première tâche : laisser dire que ce n'est pas possible, que c'est injuste, laisser exprimer la colère, les sentiments d'abandon, de vide, de culpabilité à propos des occasions manquées. Le deuil le plus cruel survient après le suicide d'un jumeau (Dyregrov)
Écouter l'histoire de la famille et de ses éventuelles déchirures.
Je suis présent en silence, sans chercher à consoler ni conseiller.
Ce soutien est irremplaçable. Peu à peu, discrètement, je veille sur le sommeil, l'alimentation, l'abus de médicaments voire de drogues, les activités physiques.
Je m'associe éventuellement aux démarches, aux conduites d'enfants à l'école.
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Au téléphone, après les premiers jours, je ne demande pas à l'endeuillé comment il va.
J'évoque plutôt les souvenirs de la vie du disparu, sans m'effrayer d'avoir fait revenir les pleurs.
J'évoque plutôt les souvenirs de la vie du disparu, sans m'effrayer d'avoir fait revenir les pleurs.
Un quart des suicides sont venus d'une impulsion irréfléchie. On s'en est aperçu en interrogeant ceux qui se sont ratés de peu (Simon 2002).
Beaucoup d'autres suicides sont venus d'une dépression, d'un alcoolisme ou d'autres atteintes mentales.
Si la personne en deuil comprend peu à peu que le défunt n'avait pas tout son libre arbitre, le sentiment de culpabilité peut devenir moins terrible.
Les pages
Partager les deuils après suicides : groupes d'entraide du présent site ajoutent quantité d'informations.
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J'attire l'attention des survivants sur le deuil des enfants. Loin de les mettre à l'écart, il faut leur parler du disparu et plus tard les inciter à dessiner leur famille.Par la suite, l'enfant recevra des photos et des objets familiers du disparu. Il pourra les conserver dans une "boîte de mémoire". Les parents confirmeront par écrit à l'enfant ce qu'ils lui auront dit.
Il faut les associer aux actes funéraires, vivre les émotions en famille.
Un enfant n'imagine pas, d'habitude, que la mort soit générale et irréversible.
Il a moins peur de la mort que d'être abandonné.
Il se sent abandonné par le disparu et il redoute que, par contagion, le parent survivant ne meure et ne l'abandonne aussi.
Il demande à rejoindre le disparu. D'autre part, un sentiment de culpabilité l'envahit : les bêtises qu'il a commises et que le disparu lui a reprochées n'ont-elles pas été la cause du désespoir ?
Il faut donc rassurer l'enfant sur ces points, lui répéter qu'il n'est responsable en rien, que le disparu souffrait immensément avant de se donner la mort mais qu'il était plein d'amour pour son enfant et convaincu de l'amour que son enfant lui portait. Répéter encore que la famille continuera à aimer le disparu de tout son cœur et ne l'oubliera jamais.
L'enfant en deuil a un comportement instable et difficile. Il se porte mal.Aux adultes endeuillés, j'indique aussi les numéros des lignes d'écoute téléphonique.
À ses parents d'en avertit les enseignants et éventuellement d'attirer l'attention d'un thérapeute sur une ambivalence, des conduites d'échec, une humeur cyclothymique évocatrice d'une hérédité dépressive. Quantité d'autres indications se trouvent dans les livres, cités aux Références, du Dr. Christophe Fauré et du Dr. Michel Hanus, qui anime l'association Vivre son deuil.
Mieux, plusieurs associations invitent les endeuillés à se réunir, au bout de six mois de préférence, pour partager leurs émotions. Ces “groupes de parole” mêlent des personnes à différentes étapes de leurs deuils en présence de professionnels expérimentés. Citons à Paris:
- Phare Enfants-Parents : 01 42 66 55 55.
- Vivre son deuil : 01 42 38 08 08
- Suicide Écoute : 01 45 39 40 00
- SOS Suicide Phénix : 01 45 42 45 88.
- Recherche et Rencontres : 01 42 78 79 10.
- Association François-Xavier Bagnoud : 01 44 37 92 00.
Il est souhaitable que cette entraide se poursuive au moins un an.Malheureusement, les personnes qui bénéficient de ces groupes ne sont qu'un nombre infime, alors que les 12 000 suicides annuels endeuillent près de 100 000 personnes. Pour la plupart la moins mauvaise issue est de recevoir pendant les six premiers mois le soutien de leur entourage et de thérapeutes professionnels.
Ensuite, de retrouver un sens à leur vie en groupes d'entraide sans que les professionnels en prennent ombrage, comme c'est le cas en Amérique du nord.
Aux endeuillés de ne pas laisser à la maison d'arme à feu, de munitions ni de produits toxiques.Si le défunt était lycéen ou étudiant, le directeur de l'établissement se mettrait, lui aussi, dans une position intenable en gardant le silence. Des gens pourraient dire que l'établissement a autre chose à dissimuler. Surtout, des mesures précises de “postvention” s'imposent dès le premier jour pour prévenir une épidémie de suicides.
Les pages Suicide au lycée : la postvention informent là-dessus.
>>Ma soeur n'était pas adolescente mais le résultat est le même.
Ce deuil est un des plus difficile à faire car cette mort n'est pas juste.
L'éternelle question de chacun des membres de la famille, des enfants de ma soeur en passant par ma mère et son ex-mari, à moi-même, mise brutalement devant le fait accompli alors tous savaient qu'elle allait mal, qu'elle était dépressive, qu'elle souffrait du départ de son ex-mari divorcé mais avec lequel elle vivait toujours jusque deux mois avant sa mort.
Ce sentiment de culpabilité, d'horreur.
Nous sommes chacun dans notre coin comme sidérés. POURQUOI ???
Question qui revient lanciante: "que pouvions-nous faire???"
Rien dit ma mère mais à lire et m'informer, je pense que si, nous pouvions au moins essayer. Mais il fallait savoir...
Savoir quoi ?
Ce qu'est le suicide et cela personne ne l'envisage jamais.
Mais il est trop tard et ma soeur se réduit à une urne de cendre dans un caveau en Normandie et des photos de jeunesse...
Triste réalité de la mort, celle du départ volontaire et dans la souffrance...
Comme je le disait à ma mère, je ne vois plus ma soeur autrement que dans un film que je me suis monté dans la tête.
Une sorte de sénario où je la vois subitement aller chercher ses papiers, son échelle, son stylo pour laisser un mot à sa famille (son ex et ses enfants). Puis courir prendre sa corde à linge et mettre fin à ses jours. (la vue de corde à linge me rend malade et pourtant, je n'ai rien vu)
Tout cela passe en boucle dans ma tête et à la façon des films anciens, en accéléré.
Et je n'ai plus d'autre image...Je ne sais plus
Et lorsque j'entends ma mère au téléphone c'est encore plus pénible. C'est affreux de perdre un enfant et pour cela il n'y pas d'âge.
Ma mère est âgée et je crois que pour elle c'est le pire de ce qui pouvait lui arriver.
Plus d'avenir et la culpabilité qui la ronge de toute part...