Fils du prêtre luthérien Heinrich Niemöller et de sa femme Paula née Müller. D'abord militaire décoré lors de la Première Guerre mondiale, Niemöller s'orienta vers la théologie après avoir éprouvé les horreurs de la guerre. Niemöller a en effet servi comme sous-marinier et pratiqué la guerre sous-marine à outrance. Il écrivit dans ses mémoires, après avoir assisté au torpillage d'un navire de transport : "Ce 25 janvier 1917 a marqué un point de non-retour dans ma vie, car il m'a ouvert les yeux sur l'impossibilité absolue d'un univers moral". [1]
Au moment de la montée en puissance du pouvoir nazi, qui noyauta peu à peu l'église allemande, le pasteur Martin Niemöller, pourtant partisan du régime hitlérien et ancien des Corps Francs, appela les pasteurs hostiles aux mesures antisémites à s'unir au sein d'une nouvelle organisation, le "Pfarrernotbund", la "Ligue d'urgence des pasteurs", qui respecterait les principes de tolérance énoncés par la Bible et la profession de foi réformatrice. Cet appel eut un grand écho : à la fin de l'année 1933, 6 000 pasteurs, soit plus d'un tiers des ecclésiastiques protestants, avaient rejoint ce groupe dissident. La "Ligue d'urgence des pasteurs", soutenue par des protestants à l'étranger, adressa au synode une lettre de protestation contre les mesures d'exclusion et de persécution prises envers les juifs et envers les pasteurs refusant d'obéir aux nazis. Malgré les protestations, Martin Niemöller fut déchu de ses fonctions de pasteur et mis prématurément à la retraite au début du mois de novembre 1933. Mais la grande majorité des croyants de sa paroisse décida de lui rester fidèle, et il put ainsi continuer à prêcher et à assumer ses fonctions de pasteur.
Niemöller fut arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen. Il fut ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau. Libéré du camp par la chute du régime nazi, en 1945, il se consacrera par la suite, jusqu'à sa mort en 1984, à la reconstruction de l'Église protestante d'Allemagne et prendra de plus en plus de distance avec les milieux conservateurs de ses origines pour devenir un militant pacifiste.
Poème célèbre attribué à Niemöller:
Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes
Je me suis tu, je n'étais pas communiste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes
Je me suis tu, je n'étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les sociaux-démocrates
Je me suis tu, je n'étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs
Je me suis tu, je n'étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester.[2]
À noter que la forme initiale exacte et l'origine de ce poème ne sont pas connues avec certitude, voir les liens externes.
La forme ci-dessus est une traduction de celle reconnue définitive par la Fondation Martin Niemöller[3].