lundi 26 mai 2008A la demande de l’Inspection académique, une institutrice retraitée de la région rennaise avait « repris du service » afin d’assurer le remplacement d’une institutrice qui venait d’être arrêtée pour trois semaines. Face à l’indignation des parents d’élèves, cette enseignante à la retraite a finalement renoncé à assurer son remplacement.
L’Union des FAmilles laïques s’associe à l’indignation des parents d’élèves, de la FCPE et des organisations syndicales qui ont manifesté samedi dernier leur mécontentement et qui ont dénoncé ce procédé « inadmissible » qui consiste à « recruter des retraités pour pallier le manque de remplaçants ».
Il ne s’agit pas en l’occurrence de dénoncer le choix de cette institutrice retraitée. Le cas de l’école maternelle publique Les Forairies de Fougères n’est, du reste, pas isolé : l’Inspection académique a déjà recruté huit retraités pour assurer des vacations sur le seul département de l’Ille-et-Vilaine. Le rectorat de Créteil pratique une politique semblable. Il s’agit de dénoncer une logique désastreuse qui consiste à réduire le nombre de postes à l’éducation nationale et à panser les plaies en incitant des retraités à se remettre au travail.
De telles situations constituent un démenti empirique criant à l’argument démographique que le ministre Xavier Darcos a constamment employé pour justifier les 11200 suppressions de postes à l’éducation nationale[1] prévues à la rentrée prochaine : car si les enseignants étaient désormais aussi surnuméraires que l’affirme le ministre, comment expliquer le fait que les Inspecteurs académiques aient déjà tant de mal à trouver des professeurs remplaçants qu’ils en soient acculés à recruter des retraités ? Doit-on comprendre que le ministre compte puiser dans le contingent des retraités pour garantir le ratio nombre de professeurs / nombre d’élèves ?
Allons-nous accepter de remettre au travail des gens qui bénéficient d’une retraite bien méritée alors que le nombre de postes aux concours de recrutement des enseignants de l’école publique est réduit drastiquement chaque année ? Devons-nous nous résoudre à voir des retraités revenir sur le marché du travail alors que le chiffre du chômage des jeunes est des plus préoccupants ? Devons-nous nous résoudre à la paupérisation des retraités qui seront malheureusement de plus en plus nombreux à revenir sur le marché du travail pour compenser le faible montant de leur retraite et à la paupérisation des jeunes qui n’arrivent pas à entrer sur le marché du travail ?
L’Ufal ne se résoudra pas à cette sinistre politique qui, au lieu d’assurer la pérennité du lien social et la transmission entre les générations, organise leur mise en concurrence.
Notes
[1] Cf. pétition initiée par le Secteur Ecole de l'Ufal:
"Non aux suppressions de postes, Pour une Ecole publique digne de ce nom", voir le texte : ufal.info/petitions/?petition=4
Cliquez ici : lettre en ligne
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