jeudi 28 février 2008, par MNCP
Sylvain, peux-tu nous parler de la spécificité du territoire sur lequel vous vous êtes implantés ?
Saint-Dizier était une ville très industrialisée, actuellement, c’est une ville qui a perdu énormément d’emplois. L’entreprise Mc Cormick, par exemple, qui était le fleuron de cette industrialisation, a compté plus de 3000 salariés. Aujourd’hui, Mc Cormick ne représente que 390 salariés.
Ici, nous nous trouvons dans le quartier du vert-bois, à Saint-Dizier. C’est un quartier sensible, dans lequel il y a eu des émeutes le 4 octobre 2007. C’est aussi là où le taux de chômage et de précarité est le plus élevé dans la ville de Saint-Dizier, nous nous situons donc dans le quartier le plus défavorisé... C’est pour cela que nous avons tenu à nous implanter ici, et pas ailleurs !
Comment en êtes vous venus à créer une association ?
L’association s’est créée en 2005, suite aux 250 licenciements qui ont eu lieu, dont 183 licenciés « secs ». 130 de ces salariés font partie de l’association. A l’heure actuelle, nous travaillons sur des dossiers juridiques en cours (la cour d’appel de Dijon le 14 février 2008 a donné raison aux ex Mc Cormick et a condamné l’entreprise à verser une indemnité dont le montant global s’élève à plus de 3 millions d’euros). Par ailleurs, d’autres problèmes subsistent : la mutuelle de l’entreprise nous a abandonné, elle nous proposait des tarifs beaucoup trop chers, puis, nous devons faire face aux problèmes de reclassement... Il nous faut être très vigilants par rapport à cela. Suite aux licenciements, le Conseil Général de la Haute-Marne avait débloqué un budget de 1 million d’euros. Nous tenions à ce que cette somme serve réellement à quelque chose. Pour garder notre vigilance quant aux choix de l’utilisation de ces fonds, nous avons jugé primordial de nous investir dans le suivi de la cellule de reclassement. Malheureusement, après deux ans, le Conseil Général n’avait dépensé que la moitié du budget, seuls 50 personnes avaient été reclassées en CDI. Cela montre bien qu’à Saint-Dizier, il est très difficile de trouver du travail, et cela d’autant plus quand, comme c’est le cas pour une centaine de nos adhérents, on a plus de 50 ans... Par la suite, nous avons rencontré Patrice Duprat, de la Maison pour un Accueil Solidaire, qui nous a présenté le MNCP. Nous avons été intéressés, en partie parce que ce réseau est indépendant des syndicats. De plus, Patrice avait déjà une certaine expérience dans le Mouvement des chômeurs et dans le MNCP, ce qui était précieux pour nous...
suite sur le site MNCP.
Quelles activités avez-vous mis en place ?