Trois questions à Charles Gardou, professeur à l’université Lyon 2, qui a codirigé la rédaction de l’ouvrage.
Que signifie « désinsulariser » le handicap ?
Les personnes en situation de handicap vivent en quelque sorte une expérience insulaire, elles sont coupées du continent des autres. Or, le handicap est simplement une des faces de la fragilité humaine. Notre projet est de le sortir de la marge. C’est pourquoi nous avons proposé par exemple à André Comte-Sponville, qui ne s’était jamais penché sur cette question, de contribuer à l’ouvrage.
La loi de 2005 n’est-elle pas une avancée ?
Même si elle représente un progrès, cette loi n’a pas été la grande mutation culturelle qu’on attendait. Dans les pays scandinaves, il n’existe plus de législation spécifique sur le handicap, mais tous les textes émanant de tous les ministères prennent en compte le sujet.
Quels sont alors les leviers d’action pour faire bouger les choses ?
J’en vois deux : d’une part, l’éducation précoce qui le plus tôt possible permet aux enfants d’apprivoiser la différence, d’autre part, la formation des professionnels. Les architectes, les enseignants, les professionnels du tourisme… tous doivent suivre une véritable formation, pour que le handicap fasse aussi partie de l’ordinaire des métiers.
Auteur : Laurence Merland
Déclic : Le handicap