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06 mars 2008

Meeting de clotûre de la campagne PS à Toulouse : la victoire en ne chantant pas


Un petit meeting de gauche avant d’aller dormir ne nuit pas systématiquement au sommeil.

Ségolène Royal, Pierre Cohen et leurs amis candidats à la prise du Capitole ont fait, mercredi soir, dans le bol de camomille plutôt que dans la caféine.

Ils sont «sereins» et les derniers sondages parus ne leur donnent pas tort de l’être. Ce n’est juste pas la fièvre.

La gauche n’organisera pas de concert au Zénith avec Zebda et la droite n’a pas le sourire et la mèche de cheveu de Douste-Blazy à promener sur les marchés. Tout se passe comme si cette campagne municipale 2008 était l’antithèse de celle de 2001.

C’est la candidate numéro 2 de la liste de Pierre Cohen qui a ouvert le feu salle Jean Mermoz pour un meeting sans empressement qui a singulièrement commencé pile à l’heure. Nicole Beloubet a parlé d’un «orage qui va enfin éclaircir le ciel». Après 37 ans de municipalité de droite, on comprend le “enfin”. L’électeur cherche encore l’orage.

En suivant, l’ébouriffant MRC Thierry Cotelle, 27° de liste, a joué d’audace en proposant que Toulouse soutienne son industrie aéronautique. Pour ce qui concerne la vie quotidienne, il a aussi osé évoquer les bouchons sur le périphérique.

Le blouson de cuir et le tif rebelle du porte-parole du PCF ont tranché sur la cravate de son prédécesseur au micro. Patrice Bessac a tout de même déclenché les applaudissements en indiquant que «les leçons de théologie n’ont rien à faire dans la bouche d’un président de la République française».

Il a fallu attendre le Vert Gérard Onesta pour se détendre un peu : discours élégant, qu’il n’a pas lu mais dit sur le ton de la conversation aimable, teintée d’humour civil. Il a beaucoup parlé de Nicolas Sarkozy à l'«égo boursoufflé qu'il s'agit de recalibrer». Mais très peu du sortant UMP Jean-Luc Moudenc qui semble devoir n'être qu'une victime colatérale de l'anti sarkozysme.

C’est le PRG Jean-Michel Baylet qui a fait rire le public. Á son détriment, d’abord, indiquant qu’il disait «toujours la vérité». Au détriment de ses adversaires, enfin, expliquant que la campagne de la droite, sans Baudis, sans étiquette UMP, sans Douste-Blazy lui faisait penser à l’émission “Perdus de vue”.

Ségolène Royal avait choisi de faire dans la poésie, appelant à cette «étincelle d’espérance qui rallumera tous les soleils».

Pierre Cohen, pour conclure, a fait dans le jeu dur : «Jean-Luc Moudenc, menteur !» a-t-il lâché au moment d’expliquer qu’en fait de «dette zéro», les toulousains étaient endettés à hauteur de 1700 euros par tête de pipe.

«Les meetings, ça coûte cher et ça ne sert pas à grand’ chose», nous confiait la veille un cadre de la fédération du Parti socialiste. Les sondés de BVA La Dépêche ou de Paris Match n’ont en tout cas pas attendu celui de la salle Jean Mermoz pour donner Pierre Cohen vainqueur à 53 et 52%.

GLv.