Au moment où le thème de la souffrance, comme celui des victimes, s’impose sans discernement dans notre univers politique et social, le livre d’Emmanuel Renault apporte des éléments de clarification conceptuelle à défaut d’une enquête originale.
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- Théorie de la souffrance sociale (PDF - 39 ko)par François Dubet
Dans la vaste famille des théories critiques, Emmanuel Renault fait partie de ceux qui, comme Axel Honneth, s’efforcent de fonder leur travail sur la définition et la critique des « pathologies sociales » qui affectent directement les individus. Dans ce cadre, la souffrance sociale, c’est-à-dire la souffrance dont les causes sont sociales, est évidemment l’expérience la plus radicale sur laquelle puisse se fonder une critique. « Les luttes contre la domination sociale sont souvent des luttes contre la souffrance, la souffrance offre un point de vue critique contre la domination lorsque les luttes sociales font défaut. » (p 34)
Théorique, l’ouvrage d’Emmanuel Renault, n’apporte pas de nouvelle enquête sur la souffrance, il s’efforce d’abord de la définir et de voir en quoi elle renouvelle la critique sociale au moment où une multitudes de recherches, de livres, de films et de mouvements associatifs témoignent des mille visages de cette souffrance : souffrances psychiques, désaffiliation des SDF, souffrances au travail… Au moment aussi où tous ceux qui ont affaire à cette souffrance, personnels soignants, travailleurs sociaux, militants, disent à quel point ces souffrances sont indicibles, épuisantes et corrosives pour ceux qui y sont directement confrontés.
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Un article très intéressant.