Hausses sans fin
Après la hausse de 4 % des tarifs intervenue en janvier dernier, la direction de GDF avait laissé entendre qu'elle ne s'arrêterait pas là. Lors de l'annonce des résultats - pourtant excellents - pour 2007, elle a confirmé qu'elle allait demander au gouvernement l'autorisation d'augmenter à nouveau les prix pour les particuliers.
À nouveau, Gaz de France (GDF) fait état d'excellents résultats annuels. Le bénéfice net de l'entreprise s'est élevé en 2007 à 2,5 milliards d'euros, ce qui constitue un chiffre record et une hausse de 7,6 % par rapport à 2006. Ces bonnes performances s'expliquent par le froid qui a sévi en fin d'année, mais aussi par le « retour à l'équilibre des activités de vente de gaz aux tarifs administrés », détaille le groupe. Une façon comme une autre de reconnaître que la hausse de 4 % du prix du gaz appliquée depuis le 1er janvier dernier a bel et bien contribué à ces bénéfices inédits. Ce qu'a dénoncé dans un communiqué la CGT-Énergie, qui parle d'un « hold-up sur le pouvoir d'achat des familles ».
Il est vrai qu'en pleine polémique sur les prix et la vie chère, ce genre d'aveu passe mal. D'autant que, comme prévu, de nouvelles hausses des tarifs du gaz s'annoncent. Elles seront « les plus limitées possible », a promis Jean-François Cirelli, le PDG de GDF. Mais il n'a donné aucune précision sur le calendrier et l'ampleur des augmentations qu'il compte demander aux pouvoirs publics.
Insensible au contexte, GDF s'appuie sur des arguments inchangés pour justifier sa position. L'entreprise met en avant de précédentes hausses non accordées, et, surtout, pointe le rôle de l'inflation qui touche les hydrocarbures. Les coûts d'approvisionnement du gaz sont en effet indexés sur les produits pétroliers, dont les prix atteignent aujourd'hui des sommets.
Ces arguments peuvent-ils être entendus par les consommateurs ? Rien n'est moins sûr, car la moindre hausse des tarifs du gaz a de fortes répercussions sur la facture d'énergie des foyers. La pilule risque d'avoir du mal à passer, sachant qu'au final, GDF a presque triplé ses profits en 5 ans.
Anne-Sophie Stamane